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Proche-Orient: l'armée israélienne annonce une "frappe ciblée" à Beyrouth

L'armée israélienne a annoncé mardi avoir effectué une frappe à Beyrouth qui visait, selon elle, un commandant responsable de la mort de jeunes lors d'une attaque à la roquette samedi sur le plateau du Golan annexé.

L'armée israélienne a annoncé mardi avoir effectué une frappe à Beyrouth qui visait, selon elle, un commandant responsable de la mort de jeunes lors d'une attaque à la roquette samedi sur le plateau du Golan annexé. - Anwar Amro / AFP

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré ce mardi soir que le mouvement islamiste libanais Hezbollah avait "franchi la ligne rouge", peu après une "frappe ciblée" de l'armée israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth.

L'armée israélienne a annoncé ce mardi 30 juillet avoir effectué une frappe à Beyrouth qui visait, selon elle, Fouad Chokr, un commandant accusé d'être responsable de la mort de jeunes lors d'une attaque à la roquette samedi sur le plateau du Golan annexé.

"L'armée israélienne a mené une attaque ciblée à Beyrouth contre le commandant responsable du meurtre des enfants de Majdal Shams et de nombreux autres civils israéliens", a déclaré l'armée dans un communiqué, en référence à l'attaque dans la ville druze de Majdal Shamas, où 12 jeunes ont été tués.

Selon le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant, "le Hezbollah a franchi la ligne rouge", a-t-il écrit sur le réseau social X.

Le Hezbollah, soutenu par l'Iran, avait affirmé n'avoir "aucun lien" avec le tir de roquette meurtrier. De son côté, le gouvernement libanais avait dit "condamner toutes les attaques contre les civils".

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui avait promis lundi une "réponse sévère" à l'attaque, procédait mardi soir à une "évaluation de la situation sécuritaire" au ministère de la Défense, selon son bureau.

Trois morts, dont deux enfants

Le ministère libanais de la Santé a annoncé que trois civils, une femme et deux enfants, avaient été tués et 74 personnes blessées dans la frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth, selon un bilan préliminaire.

Dans la banlieue sud de Beyrouth, sur le lieu de la frappe, le dernier étage d'un immeuble de huit étages a été éventré, laissant un gouffre béant d'où pendaient des fils électriques. Des ambulances, sirènes hurlantes, tentaient de se frayer un passage à travers une foule dense de passants rassemblés autour de voitures jonchées de débris.

Selon le département d'État américain, Fouad Chokr est "un haut commandant militaire des forces du groupe au Sud-Liban" qui a joué "un rôle-clé" dans des "opérations militaires du Hezbollah en Syrie" mais aussi dans l'attaque qui a fait plus de 200 morts en 1983 parmi les Marines américains à Beyrouth.

Washington avait annoncé en 2017 offrir des récompenses en échange d'informations utiles à la traque de deux dirigeants du Hezbollah, dont Fouad Chokr.

Inquiétudes de la communauté internationale

Les craintes d'une extension au Liban de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas palestinien et d'un conflit généralisé dans la région sont de plus en plus vives.

Le Hezbollah est un allié du Hamas et, en soutien aux Palestiniens de Gaza, il a ouvert un front contre Israël dans le sud du Liban dès le lendemain de l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien le 7 octobre déclenchant la guerre. Depuis lors, le mouvement libanais et l'armée israélienne échangent quasi quotidiennement des tirs à leur frontière commune.

Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a condamné la frappe israélienne, dénonçant une "agression flagrante" et un "acte criminel" et appelant la communauté internationale à "faire pression" sur Israël afin qu'il "arrête (...) ses menaces".

L'Iran, qui soutien le Hezbollah, a elle assuré que cette attaque n'empêchera pas "la fière résistance libanaise de continuer (...) à soutenir les Palestiniens opprimés et lutter contre l'agression" israélienne.

La Russie a de son côté accusé Israël de violation du droit international, tandis que Washington, principal allié d'Israël, n'a pas souhaité commenté les faits pour l'instant. La communauté internationale multiplie les efforts pour empêcher une propagation du conflit.

Plus tôt dans la journée, un civil israélien a été tué par la chute d'une roquette dans le nord d'Israël et l'armée a affirmé avoir riposté à un barrage de roquettes en tirant vers le Liban.

Elle avait annoncé auparavant avoir frappé "une dizaine de cibles terroristes du Hezbollah" dans "sept zones différentes" du sud du Liban, et tué un membre du mouvement armé. En réponse à ces frappes, le Hezbollah a dit avoir lancé plusieurs attaques, dont deux dans le nord d'Israël.

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300 morts

La guerre dans la bande de Gaza a éclaté le 7 octobre, quand des commandos du Hamas ont mené une attaque dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort de 1.197 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur 251 personnes alors enlevées, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l'armée.

En riposte, Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans le territoire palestinien, qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.

Son armée a lancé une offensive qui a fait jusqu'à présent 39.400 morts, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui ne donne pas d'indications sur le nombre de civils et de combattants morts.

Mardi, des frappes et des tirs d'artillerie ont été signalés à Khan Younès et Rafah (sud), sur le camp d'al-Bureij (centre), et dans la ville de Gaza (nord).

La Défense civile a annoncé que l'opération militaire israélienne lancée le 22 juillet dans le gouvernorat de Khan Younès avait fait environ 300 morts. L'armée a déclaré mardi avoir achevé cette opération et avoir tué "plus de 150 terroristes".

Selon des correspondants de l'AFP, citant des témoins, des tirs de chars ont visé l'est de Khan Younès tôt mardi. Au moins huit corps ont été retrouvés dans ce secteur, selon des secouristes et des médecins.

C.Bo. avec AFP