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Guerre à Gaza: le ministre de la Défense israélien lance un dernier avertissement aux habitants de Gaza-ville pour fuir

Des tracts volent dans le ciel au-dessus des bâtiments endommagés dans la ville de Gaza (Palestine), le 30 septembre 2025. (Photo d'illustration)

Des tracts volent dans le ciel au-dessus des bâtiments endommagés dans la ville de Gaza (Palestine), le 30 septembre 2025. (Photo d'illustration) - Photo par SAEED JARAS / Middle East Images / Middle East Images via AFP

Israël Katz a demandé aux habitants de l'enclave palestinienne, ce mercredi 1er octobre, de partir de Gaza-ville sous peine d'être "considérés comme des terroristes et des partisans du terrorisme". Une annonce qui intervient deux jours après la conférence commune entre Donald Trump et Benjamin Netanyahu à Washington D.C.

Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a lancé, ce mercredi 1er octobre, un dernier avertissement au habitants de la ville de Gaza pour qu'ils fuient vers le sud, sous peine d'être "considérés comme des terroristes".

Des bombardements intenses, selon des témoins sur place, ont visé la ville de Gaza, dans le nord du territoire palestinien, où l'armée israélienne mène depuis deux semaines une offensive qui a fait fuir des centaines de milliers de personnes. 

"C'est la dernière occasion pour les habitants de Gaza qui le souhaitent de se déplacer vers le sud et de laisser les terroristes du Hamas isolés dans la ville de Gaza", a déclaré Israël Katz dans un communiqué relayé par les médias israéliens alors que l'armée israélienne y intensifie ses opérations.

"Ceux qui resteront à Gaza seront considérés comme des terroristes et des partisans du terrorisme", a-t-il ajouté.

Israël Katz a également affirmé que l'armée menait une opération qui "coupe Gaza en deux, entre le nord et le sud" et ajouté que toute personne quittant Gaza-ville vers le sud devrait désormais passer par un point de contrôle militaire. L'armée avait peu avant déclaré fermer la dernière route permettant aux habitants du sud de Gaza de rejoindre le nord.

"Je ne partirai pas"

La Défense civile a fait état, ce mercredi, de 13 morts dans des frappes israéliennes à Gaza-ville, dont l'une a visé une école abritant des déplacés et tué six personnes tandis que l'autre sur une maison a fait sept morts, dont des femmes et des enfants. Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne a dit se renseigner.

"Les explosions ne s'arrêtent pas", a témoigné Rabah al-Halabi, un homme de 60 ans, joint par téléphone, qui vit sous une tente dans l'enceinte de l'hôpital Al-Chifa à Gaza-ville.

"Je ne partirai pas, car la situation à Gaza-ville n'est pas différente de celle dans le sud de la bande de Gaza. Toutes les zones sont dangereuses, les bombardements sont omniprésents et les déplacements sont terrifiants et humiliants", a-t-il ajouté.

Le Comité international de la Croix-Rouge a annoncé être "contraint" de suspendre ses activités à Gaza-ville en raison de l'intensification des opérations militaires israéliennes, tout en avertissant que "des dizaines de milliers de personnes" restées sur place faisaient face à des "conditions humanitaires effroyables".

Médecins sans frontières avait annoncé il y a quelques jours suspendre ses activités dans cette ville. Certaines agences de l'ONU et organisations humanitaires continuent toutefois d'y opérer.

Deux choix pour le Hamas

Pendant ce temps, le Hamas poursuit l'examen du plan américain, qui prévoit un cessez-le-feu, la libération dans les 72 heures des otages retenus à Gaza, le désarmement des combattants palestiniens, un retrait israélien progressif du territoire et la mise en place d'une autorité de transition.

Le président américain avait fixé mardi au mouvement islamiste un ultimatum de "trois ou quatre jours" pour accepter son plan, que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit accepter. Une source proche des négociations qui se déroulent au Qatar a déclaré à l'AFP qu'"il existe deux opinions au sein du Hamas".

"La première soutient l'approbation inconditionnelle, car la priorité est un cessez-le-feu dans le cadre des garanties données par Trump, avec des médiateurs veillant à ce qu'Israël mette en oeuvre le plan", a déclaré cette source.

"La seconde émet de sérieuses réserves concernant des clauses clés, rejetant le désarmement et les expulsions (...) Elle privilégie une approbation conditionnelle, assortie de clarifications reflétant les exigences du Hamas et des mouvements de la résistance", a-t-elle ajouté.

Une source palestinienne proche du Hamas a déclaré mercredi à l'AFP qu'"aucune décision finale" n'avait été prise et que le mouvement "aurait probablement besoin de deux à trois jours". Le Hamas "souhaite modifier certaines clauses comme celle sur le désarmement et l'expulsion des cadres" du mouvement hors du territoire, selon cette source. Elle a ajouté que le Hamas voulait notamment des "garanties internationales" qu'Israël se retirerait intégralement de la bande de Gaza.

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L'attaque menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre, a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque, 47 sont toujours retenues à Gaza dont 25 sont mortes selon l'armée israélienne. L'offensive israélienne menée en représailles a fait 66.148 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, jugés fiables par l'ONU.

C.D. avec AFP