Gaza bombardée: le Hamas accuse Israël de "torpiller" la trêve et pointe le rôle des États-Unis

Des opérations d'une ampleur inédite depuis le cessez-le-feu. L'armée israélienne a mené à Gaza dans la nuit du 17 au 18 mars les frappes les plus intenses depuis le début de la trêve entre Israël et le Hamas, le 19 janvier. Un dernier bilan du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas de Gaza fait état d'au moins 413 morts.
Le chef du gouvernement du Hamas dans la bande de Gaza, Essam al-Dalis, ainsi que "trois autres dirigeants du gouvernement" font partie des victimes. Le mouvement islamiste, au pouvoir à Gaza depuis 2007, accuse Israël d'avoir décidé de "torpiller" la trêve, alors que les négociations sur la suite du cessez-le-feu sont au point mort.
Une "bouée de sauvetage" pour Netanyahu
Dans un communiqué, le ministère des affaires étrangères israélien attribue ces frappes au "refus répété du Hamas de libérer nos otages ainsi qu'à son rejet de toutes les propositions qu'il a reçues de l'envoyé présidentiel américain Steve Witkoff et des médiateurs", ce que dément le Hamas qui affirme "travailler avec les médiateurs" internationaux pour "freiner l'agression d'Israël".
"La décision de Netanyahu de reprendre la guerre est une décision de sacrifier les prisonniers [les otages, ndlr] et une condamnation à mort à leur encontre" fait savoir le Hamas dans un communiqué.
Dans le même communiqué, le Hamas vise en particulier le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, accusé de se servir de la guerre comme d'une "bouée de sauvetage" pour faire face à ses problèmes de politiques intérieures.
"Entière responsabilité" des États-Unis
Le mouvement islamiste s'en est également pris aux États-Unis, qui portent selon eux "l'entière responsabilité" des frappes israélienne dans la bande de Gaza. Auparavant, la Maison Blanche a confirmé avoir été consultée avant le lancement des opérations.
"Le Hamas aurait pu libérer les otages pour prolonger le cessez-le-feu, mais au lieu de cela, il a refusé et choisi la guerre", a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, Brian Hughes.
Il ne s'agit pas des premières frappes mortelles dans l'enclave palestinienne depuis le début de la trêve. Le 15 mars, le Hamas dénoncait une "violation flagrante" du cessez-le-feu à la suite de frappes israéliennes ayant fait neuf morts à Beit Lahia, au nord de la bande de Gaza, selon la Défense civile de l'enclave.