Gaz lacrymogènes, véhicules militaires dégradés... Des civils israéliens attaquent des soldats en Cisjordanie

Des véhicules de l'armée israélienne stationnés à l'entrée du camp de réfugiés palestiniens de Nour Chams, près de la ville de Tulkarem, dans le nord de la Cisjordanie, le 10 avril 2022 - JAAFAR ASHTIYEH
Les autorités assurent que "les délinquants doivent être sévèrement punis". Plusieurs dizaines d'Israéliens se sont rassemblés dans la nuit devant une base militaire en Cisjordanie occupée, où certains d'entre eux ont attaqué les forces de sécurité et vandalisé des véhicules et une installation militaire, a annoncé lundi 30 juin l'armée.
Selon les médias israéliens, des colons ont notamment pris pour cible le commandant de la base militaire régionale de Binyamin, dans le centre de la Cisjordanie, qu'ils ont traité de "traître".
Ce commandant fait partie d'un groupe de soldats agressés dans la nuit de vendredi à samedi après s'être opposés à des colons qui se dirigeaient vers le village palestinien de Kafr Malek, où trois Palestiniens avaient été tués mercredi par des colons, selon l'Autorité palestinienne.
Représailles
Suite aux violences de la nuit de vendredi à samedi, six civils israéliens avaient été arrêtés. C'est en représailles à ces arrestations, selon les médias, que des colons se sont à nouveau regroupés dans la nuit de dimanche à lundi.
"Des dizaines de civils israéliens se sont rassemblés (...) certains attaquant les forces de sécurité, les aspergeant de gaz lacrymogène et vandalisant des véhicules militaires", a indiqué l'armée dans un communiqué.
"L'armée, la police et les gardes frontières sont intervenus pour disperser le regroupement", ajoute le texte, en précisant qu'un citoyen israélien avait été blessé.
Quelques heures plus tard, l'armée a indiqué que des "civils israéliens ont incendié et vandalisé un site de sécurité contenant des systèmes qui contribuent à déjouer des attentats terroristes dans la zone de la brigade régionale de Binyamin".
"Sévèrement punis"
Le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Saar a condamné "fermement toute violence" à l'encontre de l'armée et des forces de sécurité et ajouté que "les délinquants doivent être sévèrement punis".
Le ministre des Finances d'extrême droite, Betsalel Smotrich, favorable à la colonisation et à l'annexion de la Cisjordanie, a condamné "la violence contre les soldats et les policiers israéliens (...) ainsi que la dégradation de biens", estimant qu'une "ligne rouge" avait été franchie. Il a appelé sur X la police "à traduire les responsables en justice".
Plusieurs ONG de défense des droits humains dénoncent la montée des violences commises par des colons en Cisjordanie et l'impunité dont ils bénéficient. Les violences ont flambé dans ce territoire palestinien, occupé par Israël depuis 1967, depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.
Environ trois millions de Palestiniens vivent en Cisjordanie aux côtés de près d'un demi-million d'Israéliens installés dans des colonies considérées comme illégales par le droit international.