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"C'est commis en notre nom": ces Israéliens qui manifestent pour un cessez-le-feu à Gaza

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Dans cette ville située juste à côté de la bande de Gaza, des centaines de manifestants se sont rassemblés ce dimanche 18 mai pour appeler à un cessez-le-feu. Mais tous les Israéliens ne partagent pas cette opinion.

Des avis irréconciliables en Israël? D'un côté de la route, des manifestants appelant à un cessez-le-feu à Gaza. De l'autre, des Israéliens montrant leur désaccord, parfois par un doigt d'honneur. Ce dimanche 18 mai, Sdérot, ville du sud d'Israël située juste à côté de l'enclave palestinienne, a symbolisé la division de la société israélienne face à la guerre et aux "vastes opérations terrestres" menées par Tsahal dans la bande de Gaza.

Cette intensification de l'offensive de l'armée israélienne vise, selon celle-ci, à libérer les otages toujours retenus par le Hamas et à défaire ce dernier alors que des négociations indirectes se tiennent actuellement à Doha, au Qatar, pour aboutir à un cessez-le-feu.

Ce dimanche, d'après la Défense civile de la bande de Gaza, au moins 50 Gazaouis ont été tués dans les bombardements, nombre d'entre eux étant des enfants.

"Derrière le nombre de morts, il y a à chaque fois un visage, une personne, un enfant qui a des parents et une famille", déplore au micro de BFMTV Yonathan, un habitant de Tel-Aviv faisant partie des manifestants appelant à un cessez-le feu et brandissant la photo d'un enfant tué.

"Et là, vous entendez ? On entend les bombardements"

"C'est commis en notre nom. En notre nom, parce que les réservistes (de l'armée) ne peuvent pas refuser d'y aller et de faire ça pour le gouvernement" de Benjamin Netanyahu, appuie Or, manifestante également venue de Tel-Aviv. "Et là, vous entendez ? On entend les bombardements, et des gens meurent."

Rassemblés pour "mettre fin à l'horrible guerre et à la destruction de Gaza" à deux kilomètres à peine du territoire palestinien, ces manifestants sont repoussés, parfois sans ménagement, afin notamment d'éviter toute confrontation avec des habitants d'un tout autre avis.

C'est le cas par exemple de Meira, une jeune religieuse résidant à Sdérot engagée dans un débat avec une habitante du kibboutz de Be'eri. Leur échange se terminera par une embrassade, mais elle ne saurait masquer l'opposition sur le fond.

"Il faut tout faire pour libérer les otages, mais pas à n'importe quel prix", estime Meira.

"C'est vrai, des bébés innocents meurent. Mais en grandissant, on leur apprend la haine des juifs", poursuit la jeune femme. "Et après ils viennent et ils nous tuent, elle, moi, et les gens qui manifestent derrière nous, parce qu'on est juifs."

Clémence Dibout et Sébastien Savoye avec Vincent Gautier