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"C'est le premier signe positif": la soeur de Cécile Kohler "prudente" sur une éventuelle libération en Iran

Noémie Kohler, soeur de Cécile Kohler, détenue en Iran, le 2 juillet 2025

Noémie Kohler, soeur de Cécile Kohler, détenue en Iran, le 2 juillet 2025 - BFMTV

Cécile Kohler et Jacques Paris sont retenus en Iran depuis 2022. Tous les deux sont accusés d'espionnage pour le Mossad, le renseignement extérieur israélien, et encourent la peine de mort.

La soeur de Cécile Kohler, emprisonnée depuis 2022 en Iran, a dit ce jeudi 25 septembre rester "prudente" malgré un "premier signe positif depuis trois ans et demi", après les propos du président Emmanuel Macron évoquant une "perspective solide" vers une libération de détenus français.

Cécile Kohler, professeure de lettres de 41 ans, et son compagnon Jacques Paris, enseignant retraité de 72 ans, ont été arrêtés le 7 mai 2022, au dernier jour d'un voyage touristique en Iran. Ils sont notamment accusés d'espionnage pour le Mossad, le renseignement extérieur israélien, et encourent la peine de mort.

"C'est le premier signe positif depuis trois ans et demi. (...) Mais on le prend avec prudence parce qu'on sait que rien n'est joué tant qu'ils ne sont pas dans l'avion en dehors de l'espace aérien iranien", a affirmé à l'AFP Noémie Kohler.

"On est toujours dans l'attente"

Autre possible signe d'une évolution du dossier: la Cour internationale de justice a annoncé jeudi à La Haye avoir, à la demande de la France, abandonné le dossier opposant Paris à Téhéran au sujet de la détention des deux ressortissants français.

La France avait déposé en mai une requête contre l'Iran pour la détention de Cécile Kohler et Jacques Paris, estimant qu'ils étaient "retenus comme otages d'État".

"On a demandé des clarifications aux autorités françaises, on est toujours dans l'attente. Tant qu'on n'a pas plus d'informations, on essaie de ne pas tirer de conclusions" sur le retrait de la plainte française, a déclaré Noémie Kohler.

La soeur de Cécile Kohler s'exprimait à Paris avant un rassemblement prévu dans plusieurs villes, à l'occasion du 41e anniversaire de la professeure de lettres détenue en Iran.

À Paris, une centaine de personnes étaient mobilisées, dont de nombreux élus parisiens, toutes tendances politiques confondues. À Strasbourg, une quarantaine de personnes se sont rassemblées autour d'une banderole à l'effigie de l'enseignante originaire d'Alsace, sur laquelle il était écrit "liberté pour Cécile".

"Plus de 1.237 jours qu'ils sont otages"

Quentin Pfeiffer, agent d'entretien de 19 ans, a déclaré à l'AFP être venu en "soutien à Cécile et Jacques car cela fait plus de 1.237 jours qu'ils sont otages du régime iranien. Cela fait 1.237 jours de trop".

Dans une interview à France 24 mercredi, Emmanuel Macron a évoqué mercredi une "perspective solide" vers la libération de citoyens français détenus en Iran, que Paris considère être des "otages d'État", tout en se disant lui-même "très prudent".

Story 2 : Cécile Kohler retenue en otage en Iran, sa sœur sur BFMTV – 19/06
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"On n'a aucune certitude qu'il s'agisse bien de Cécile et Jacques, on est dans le flou total", a ajouté Noémie Kohler, en référence à un autre ressortissant détenu en Iran, un Franco-Allemand de 19 ans, Lennart Monterlos, arrêté en juin pendant la brève guerre entre l'Iran et Israël, alors qu'il effectuait un voyage à vélo entre l'Europe et l'Asie.

Le 11 septembre, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a déclaré qu'un accord visant à échanger des prisonniers français en Iran contre une femme iranienne détenue en France approchait de sa "phase finale".

Cet échange concerne Mahdieh Esfandiari, une Iranienne arrêtée en France en février pour avoir fait la promotion du terrorisme sur les réseaux sociaux.

Le dernier contact téléphonique en date de Cécile Kohler et Jacques Paris avec leurs proches remonte au 13 septembre. "Ils étaient à bout de force, profondément traumatisés par les derniers mois", après leur transfert de la prison d'Evine, à Téhéran, vers un lieu inconnu, après des frappes israéliennes en juin.

I.H avec AFP