DOCUMENT BFMTV - Mossoul aux mains des jihadistes

Véhicules militaires carbonisés à l'entrée de Mossoul en Irak, le 16 juin 2014. - -
Les islamistes y ont parfaitement trouvé leur place. Cela fait une semaine que Mossoul est aux mains des jihadistes de l’Etat Islamique en Irak et au Levant. Depuis, la population continue de fuir, mais aucun journaliste n’a pu entrer au cœur de la ville. Nos envoyés spéciaux ont réussi, lundi, à obtenir des images exclusives.
Pour un maximum de discrétion, nos journalistes ont confié un téléphone à Hussein, qui a accepté de se rendre à Mossoul pour BFMTV. Il souhaite ne pas montrer son visage car l’opération est extrêmement risquée. S’il est découvert, il risque la mort.
Dès l’entrée de la ville, les séquelles des combats sont visibles. Le commissariat a été entièrement incendié. Le long de de la route gisent, renversés, carbonisés, des véhicules militaires, certains détruits par des lance-roquettes. Il y a des blindés légers, des pick-up et même un peu plus loin, un tank.
Un enfant avec une arme automatique
"Ce sont les véhicules du président Maliki. Les soldats en fuite portent maintenant des habits de civils pour se cacher. Cela aussi, ce sont des voitures de l’armée. Les tanks en bon état sont partis au front", décrit Hussein au volant de sa voiture.
Sur la place centrale, le drapeau noir du Jihad a été accroché. Des islamistes le visage couvert s'approchent d'un petit attroupement et demandent aux gens de reculer. Fusil à la main, ils canalisent la foule. On peut même apercevoir entre deux hommes, un enfant qui tient une arme automatique. De manière surprenante, les combattants sont parfaitement acceptés et même acclamés.
Une exécution publique
Les nouveaux maîtres de la ville ont promis demain une exécution publique. Du haut d'un immeuble, ils prévoient de pendre le chef de l’armée de Mossoul fait prisonnier il y a quelques jours. Exaltés, les hommes de la ville s’agglutinent devant le bâtiment reconverti en centre de recrutement. Ils veulent s’enrôler et se disent prêts à rejoindre les jihadistes pour marcher sur Bagdad.
Dans les rues, la vie semble reprendre son cours. Les commerces sont ouverts comme si de rien était. Mais pour combien de temps? Dans la journée, des drones ont survolé Mossoul, bombardant plusieurs quartiers de la deuxième ville d’Irak.