Irak: aux portes de Mossoul, occupée par les islamistes

REPORTAGE - Les envoyés spéciaux de BFMTV se sont rendus au checkpoint de Mossoul, la deuxième ville d'Irak prise mardi par les jihadistes de l'EIIL. L'armée irakienne a déjà fui et les habitants font désormais de même.

Ce week-end, le calme semblait être retombé sur Mossoul. La deuxième ville d'Irak est tombée mardi dernier aux mains des combattants de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL). Mais une colonne ininterrompue de véhicules quitte la ville: des habitants, qui fuient.

Le dernier checkpoint marque la frontière du nouvel "Etat" décrété par les islamistes, qui en ont le contrôle. "N'allez pas plus loin", exhorte un militaire irakien au véhicule des envoyés spéciaux de BFMTV. "Ils vous enlèveraient. Si vous allez plus loin, votre vie est en danger."

A 1 km de là, le drapeau noir de la république islamique a été hissé dans les rues. Des rues que désertent les civils. "Je ne veux pas parler. J'ai peur pour ma sécurité. Je veux juste quitter Mossoul", indique le conducteur d'une automobile qui file vers l'extérieur.

Les stigmates de la déroute

"Ils ont des vêtements noirs et des masques. Ils ont récupéré des pick-ups et des voitures de l'armée irakienne. Ils ont des kalachnikovs", décrit un autre, visiblement inquiet.

Pour faire rempart à l'invasion islamiste, les Peshmerga, des gardes régionaux kurdes, prêtent main forte à l'armée régulière. Mais à Mossoul, les militaires ont fui, et seuls les Peshmerga sont encore là. Sur le sol, les stigmates de leur déroute: vêtements, douilles, voitures criblés de balles.

"Ces véhicules appartiennent aux militaires irakiens, indique un garde pechmerga, chemise à carreau et fusil à l'épaule. Ils ont fui le checkpoint en laissant leur voiture sur place. Ce sont les islamistes qui leur ont tiré dessus."

M. T. avec Caroline Mier et Thibault Dupont