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Daesh perd du terrain en Irak

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REPORTAGE BFMTV - Les combattants kurdes ont repris le contrôle d'une dizaine de villages irakiens, aux mains de Daesh depuis des mois, dans la région de Fallouja, à 60 kilomètres de Bagdad. Une équipe de BFMTV a pu accompagner les peshmergas dans les villages tout juste libérés. Elle a découvert avec eux un terrain infesté de mines et de tunnels.

Daesh est en net recul en Irak. Les forces d'élite kurdes ont libéré Fallouja et une dizaine de villages autour de Mossoul la semaine dernière. Cela faisait des mois que ceux-ci se trouvaient aux mains des jihadistes. Sur la ligne de front, le général Aziz décrit des combats violents:

"C’est rare que les affrontements contre Daesh soient aussi durs mais là ils ne voulaient rien lâcher, car Mossoul est à côté. Je crois qu’ils vont continuer à résister avec énergie", assure le commandant des Zeravani, des unités d'élite peshmerga, au micro de BFMTV.

Les villages libérés témoignent eux aussi de scènes de guerre. En en reprenant le contrôle, les peshmergas ont découvert plusieurs tunnels, creusés par les jihadistes. Ces longues galeries souterraines leur servaient d'abris, notamment pour leur éviter d'être repérés.

"Ici, c’était un peu leur quartier général. Ils restent là pour ne pas être vus par la surveillance militaire et les avions de la coalition. Ils y sont en sécurité", affirme le colonel Kader, du service de renseignement peshmerga.

Les lieux montrent en effet des signes de vie. Des sacs de dattes, des bouteilles d'eau, des matelas et quelques vêtements ont été retrouvés. Selon nos estimations, le nécessaire pour tenir au moins une semaine sous terre.

Déminer les villages

Même si les jihadistes ont déserté ou ont été tués, les villages ne sont pas pour autant hors de danger. Les terroristes de Daesh piègent systématiquement les zones qu'ils contrôlent. Les combattants kurdes s'emploient alors à déminer le terrain, neutralisant parfois une centaine d'explosifs en une seule journée.

"Chaque endroit, chaque maison, chaque rue où il y a de la TNT, on met un drapeau rouge pour alerter les civils et les peshmergas", témoigne le lieutenant Peshwar.

Une fois les villages déminés, les habitants reviennent pour récupérer quelques affaires. Mais bien souvent, les jihadistes ont tout pillé et les souvenirs ont été détruits.

Mossoul, l'ultime étape?

Daesh a toutefois réussi à conserver Mossoul, la deuxième ville d'Irak, l'un des objectifs militaires cruciaux pour l'organisation terroriste.

"C'est une ville énorme, près de trois millions d'habitants avec des ressources considérables. Il s'agit là d'un bastion important. Le jour où Mossoul tombera, on pourra presque dire que l'Etat islamique sera vaincu", estime Ulysse Gosset, éditorialiste politique étrangère de BFMTV.

Les territoires contrôlés par Daesh en Syrie et en Irak, selon Bagdad.
Les territoires contrôlés par Daesh en Syrie et en Irak, selon Bagdad. © BFMTV

Selon le gouvernement irakien, Daesh ne contrôle plus que 14% du pays, contre 40% en 2014. "Les opérations militaires actuelles affaiblissent très sévèrement l'Etat islamique. Mais ce n'est pas encore la fin, car les jihadistes sont bien organisés, ils peuvent se replier pour mieux contre-attaquer", tempère Ulysse Gosset.

P. P. avec les équipes de Grand Angle