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"Hyper triste", "c'est compliqué": les premiers rapatriés français du Liban racontent leur départ

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Alors que l'ambassade de France au Liban est parvenue à réserver 200 sièges d'avion afin de permettre aux ressortissants les plus vulnérables de quitter le pays, d'autres hésitent encore à partir malgré l'intensité des bombardements israéliens.

Le début d'un exode. Ce jeudi 3 octobre aux aurores, via un vol de la compagnie Middle East Airlines sur lequel des places ont été réservées par l'ambassade de France au Liban, une cinquantaine de ressortissants français "vulnérables" ont quitté Beyrouth et ont atterri à l'aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle, alors qu'Israël poursuit son offensive sur le pays au Cèdre.

Auprès de BFMTV, plusieurs de ces passagers se sont exprimés, et ont détaillé leur ressenti après ce départ précipité et les derniers jours éprouvants passés dans la capitale libanaise.

"Je suis hyper triste de quitter le Liban dans ces circonstances, on ne devait pas en arriver là", regrette Émilie.

Des bombardements la nuit

Pour sa part, Valérie se rappelle des bombardements survenus ces derniers jours, qui rendaient le quotidien impossible à Beyrouth. "Ça commençait à être compliqué parce que les bombardements ont lieu la nuit et c’est quelque chose qu’on entend dans tous les quartiers", dit-elle.

"Je voudrais avoir un mot pour ceux qui sont encore sur place et on espère vraiment que la situation va s’améliorer, mais pour l’instant, c’est compliqué. La communauté française commence à se poser beaucoup de questions, on est tous inquiets", ajoute cette dernière, visiblement émue.

"Je suis chez moi"

Sur place justement, la communauté francophone est divisée, entre envie de rester au Liban, ou bien quitter le pays face à l'intensité grandissante des bombardements israéliens. "Là, c’est là où ils ont bombardé cette nuit, ça continue de fumer, brûler, de s’écrouler", pointe Michèle depuis son balcon, une Franco-libanaise qui vit dans la banlieue sud de la capitale, la plus touchée par les raids de l'État hébreu.

"Je suis chez moi, je n’ai pas envie que la violence me déloge, donc je préfère rester. C’est ma manière à moi de résister", dit-elle, alors que des bombardements viennent frapper des immeubles voisins du sien.

Pour leur part, les membres d'une famille installée à Beyrouth depuis maintenant plusieurs années se posent la question d'un départ anticipé face à la multiplication des bombardements.

"Ça fait six ans qu’on est à Beyrouth et on se pose cette question assez régulièrement. On a vécu la révolution, toutes les crises, l’explosion sur le port et maintenant cette situation tragique. Oui, on se pose la question comme beaucoup de binationaux qui ont la possibilité de partir, parce que tout le monde ne l’a pas", détaille Géraldine.

Départ difficile

Alors que de nombreuses compagnies internationales ont suspendu temporairement leurs liaisons avec le Liban, seules certaines compagnies locales continuent d'opérer. Mais les places sont rares, et les prix ont explosé en l'espace de quelques jours.

Au total, ce sont 200 places qui ont été réservées par l'ambassade pour rapatrier les personnes fragiles, âgées, malades et devant être soignées. Sont également concernés les femmes enceintes et les enfants en bas âge.

En début de semaine, un bâtiment de la Marine française a appareillé depuis le sud-est de la France pour se pré-positionner au large du Liban par "précaution", en cas de besoin d'évacuation des ressortissants français.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV