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Moyen-Orient

Après le printemps arabe, l'automne arabe?

Deux ans et demi après le printemps arabe, la situation est encore loin d'être stable dans les pays du Moyen-Orient.

Deux ans et demi après le printemps arabe, la situation est encore loin d'être stable dans les pays du Moyen-Orient. - -

Deux ans et demi après le printemps arabe, la situation est encore loin d'être stable dans les pays du Moyen-Orient. Au Caire, les pro-Morsi et l'armée s'affrontent. Après un hiver islamiste, certains parlent d'un automne douloureux.

Les manifestations pro-Morsi, en Égypte, dans le sang ; le parti islamiste à Tunis, appelé à la démission, enfin l’autorité de l’État en Libye réduite à néant, deux ans après la mort de Khadafi... A la veille de l’automne, la révolution fait place à la désillusion dans le monde arabe.

"Vous avez eu un premier moment où en Libye, en Tunisie et en Égypte, les anciens dictateurs sont tombés. Deuxième phase, les élections avec généralement la victoire des partis islamistes", rapporte Gilles Kepel, politologue spécialiste du monde arabe. Troisième phase, aujourd’hui, l’incapacité des partis islamistes à gérer leur pays sans mettre en place un État autoritaire.

Les récents évènements au Caire illustrent parfaitement le fossé grandissant entre les islamistes et leurs opposants. Mais ce n’est pas la seule raison d’une transition politique longue à se mettre en place. "Il y a d'abord une situation économique, qui, loin de s'améliorer s'est constamment aggravée", explique Dominique Moïsi, géo-politologue spécialiste du Moyen-Orient. "Il y a l'absence de classe moyenne, d'une culture démocratique et de compromis. Il était inévitable que le processus soit douloureux", poursuit-il.

Et cette douleur est loin d’être terminée, la démocratie ne peut être installée en un seul printemps. Et après le printemps, il y a toujours l'automne.

A.-L.B. avec Elisa Trannin