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Ukraine

Les États-Unis vont engager des pourparlers avec des négociateurs russes et ukrainiens en Arabie saoudite

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Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, et son homologue américain Marco Rubio ont convenu de reprendre le dialogue et de "coopérer" pour le règlement du conflit en Ukraine.

Plusieurs hauts responsables du gouvernement Trump, dont le chef de la diplomatie Marco Rubio, tiendront des pourparlers en Arabie saoudite avec des négociateurs russes et ukrainiens pour tenter de mettre fin à la guerre, ont rapporté ce samedi 15 février des responsables américains.

Le conseiller à la sécurité nationale du président américain, Mike Waltz, l'envoyé spécial pour le Moyen-Orient Steve Witkoff, ainsi que le secrétaire d'État Marco Rubio, se rendront en Arabie saoudite, ont précisé ces responsables, sans donner davantage de détails.

Auparavant le département d'État américain avait confirmé un appel téléphonique, annoncé par Moscou, entre Marco Rubio et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Les deux hommes ont convenu de "coopérer" sur l'Ukraine, selon Moscou, et Marco Rubio a réaffirmé la volonté de Donald Trump de trouver une issue au conflit, selon la partie américaine.

Zelenksy "exhorte" les Européens "à agir" pour leur "propre bien"

Ces initiatives américaines inquiètent les partenaires de Washington. Dans ce contexte, le président français Emmanuel Macron aurait convié des dirigeants européens à une réunion lundi à Paris, a annoncé Varsovie, qui sera représenté. L'Élysée n'a pas confirmé la tenue de cette rencontre, évoquant des "discussions en cours". Le chef de l'Otan Mark Rutte a également confirmé sa présence à une réunion à Paris. Les Européens doivent montrer leur "utilité" s'ils veulent peser, a-t-il fait valoir.

Les dirigeants de l'UE sont convaincus que la sécurité du continent se joue dans de futurs pourparlers sur l'Ukraine que l'administration américaine veut accélérer, mais ils peinent à imposer leur voix.

Donald Trump "n'a pas mentionné une seule fois que l'Amérique a besoin de l'Europe à la table des négociations", a mis en garde Volodymyr Zelensky.

"Trump n'aime pas les amis faibles, il respecte la force", a-t-il souligné.

L'envoyé spécial américain Keith Kellogg, que Volodymyr Zelensky a invité à visiter la ligne de front, a laissé entendre que les Européens ne seraient pas directement impliqués dans les négociations, mais qu'ils auraient leur "mot à dire". Face au risque d'être marginalisés, "je vous exhorte à agir, pour votre propre bien", a lancé le président ukrainien.

Pour Volodymyr Zelensky, il ne faut "pas de décisions sur l'Ukraine sans l'Ukraine, pas de décisions sur l'Europe sans l'Europe", car "si nous sommes exclus des négociations concernant notre propre avenir, alors nous perdons tous".

"Nous devons parler davantage"

Selon le président ukrainien, "Poutine ne peut pas offrir de réelles garanties de sécurité, pas seulement parce que c'est un menteur, mais parce que le pouvoir russe dans son état actuel a besoin de la guerre pour se maintenir".

Son avertissement vaut aussi pour Donald Trump: Vladimir Poutine "essaiera de faire en sorte que le président américain se tienne sur la Place Rouge le 9 mai (jour des célébrations en Russie de la victoire sur l'Allemagne nazie, NDLR) non pas comme un leader respecté, mais comme un gadget dans sa propre performance".

Il n'a cependant rien révélé de sa première rencontre, vendredi, à Munich avec le vice-président américain JD Vance.

"Ce n'est pas une perte de temps" mais "ce n'est pas suffisant", et "nous devons parler davantage", a juste dit le président ukrainien, qui réclame à Washington "un plan" concerté avec les Européens avant toute discussion avec la Russie.

Il a par ailleurs révélé avoir refusé de signer un accord avec les États-Unis portant sur des minerais ukrainiens, estimant qu'il ne "protégeait pas" à ce stade son pays et devait comporter "des garanties de sécurité" pour l'Ukraine. Les Américains cherchent à boucler un tel un accord qui permettrait de "rembourser" l'aide fournie à Kiev.

Sans concertation avec les Européens, le président américain Donald Trump a eu un premier entretien cette semaine avec son homologue russe Vladimir Poutine. Et s'il en a informé Volodymyr Zelensky, il n'a pas cherché à s'entendre au préalable avec lui sur une stratégie de négociation.

J.Bro avec AFP