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Guerre en Ukraine: Poutine affirme que des négociations sont possibles, mais pas avec Zelensky

Vladimir Poutine s'exprime devant la presse au lendemain de l'attaque à Moscou, le 23 mars 2024

Vladimir Poutine s'exprime devant la presse au lendemain de l'attaque à Moscou, le 23 mars 2024 - Sputnik - Pavel Byrkin - AFP

Le président russe Vladimir Poutine a affirmé mardi que son pays était prêt à négocier pour mettre fin au conflit en Ukraine, tout en rejetant des discussions directes avec Volodymyr Zelensky et en affirmant ne pas voir de "volonté" de Kiev.

Le président russe Vladimir Poutine a affirmé ce mardi 28 janvier que son pays était prêt à négocier pour mettre fin au conflit en Ukraine, tout en rejetant des discussions directes avec Volodymyr Zelensky et en affirmant ne pas voir de "volonté" de Kiev.

La Russie est ouverte à des pourparlers mais ne voit pas de "volonté" du côté ukrainien, a assuré Vladimir Poutine lors d'une interview à la télévision d'État, rejetant pour l'heure des discussions directes avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, qu'il juge "illégitime".

L'idée de négociations entre Moscou et Kiev est de plus en plus souvent évoquée ces derniers mois par les deux parties ainsi que leurs alliés respectifs, mais rien n'indique pour l'heure qu'elle se concrétisera. Le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, qui clame son intention de mettre fin au conflit rapidement, a néanmoins relancé ces discussions, l'Ukraine craignant qu'il ne réduise drastiquement son aide.

Zelensky "illégitime" pour les autorités russes

Si Volodymyr Zelensky "veut participer à des négociations, je choisirai des personnes qui mèneront ces négociations", a dit mardi Vladimir Poutine, suggérant donc qu'il n'y prendrait pas part lui-même dans ce cas de figure. Volodymyr Zelensky est "illégitime", a-t-il insisté, reprenant un élément de langage martelé par les autorités russes.

Le mandat de Volodymyr Zelensky a expiré, mais la législation ukrainienne interdit toute tenue d'élections tant que la loi martiale, en place depuis le début de l'offensive russe en février 2022, reste en vigueur.

Le président russe a ajouté que toutes négociations seraient elles aussi "illégitimes" si elles se tenaient maintenant, citant un décret de Volodymyr Zelensky ayant exclu en octobre 2022 toute négociation tant que Vladimir Poutine serait au pouvoir. Le maître du Kremlin a néanmoins jugé qu'il serait malgré tout possible de trouver "un moyen juridique" de tenir des pourparlers si Kiev le souhaitait. "Pour l'instant, nous ne voyons pas de telle volonté", a-t-il assuré.

Le président russe a aussi asuré que le conflit en Ukraine se terminerait d'ici "deux mois" sans l'aide militaire des alliés occidentaux de l'Ukraine, qui craint une réduction drastique de l'assistance américaine avec le retour au pouvoir de Donald Trump.

"Ils ne peuvent pas exister, ils ne tiendront pas un mois si l'argent et, de façon, générale, les munitions s'épuisent. Tout serait fini en un mois et demi ou deux mois", a-t-il dit

Vladimir Poutine avait déclaré la semaine dernière être prêt à des "négociations sur les questions ukrainiennes" avec Donald Trump. Les deux dirigeants ont dit être prêts à se parler pour évoquer notamment l'Ukraine, mais aucune date n'a pour l'heure été fixée. Une conversation entre Donald Trump et Vladimir Poutine, discutée de longue date mais pas encore concrétisée, est perçue comme une étape importante.

De possibles négociations évoquées par Zelensky

Les positions de Donald Trump sont à ce stade difficiles à cerner. Son pays est le premier soutien militaire de l'Ukraine et il a critiqué plusieurs fois cette aide, mais il a aussi menacé récemment Moscou de davantage de sanctions faute d'accord avec Kiev.

L'Ukraine craint d'être poussée à la table des négociations en position défavorable, car elle est à la peine sur le front, et d'être contrainte de céder ses territoires occupés par la Russie.

Volodymyr Zelensky, longtemps hostile à toute négociation avec Moscou, a ces derniers temps évoqué cette possibilité mais à la condition de solides garanties de sécurité pour son pays de la part des Occidentaux. Moscou martèle que tout potentiel accord pour mettre fin au conflit en Ukraine doit tenir compte de ces "réalités du terrain".

Le Kremlin, lui, demande en substance la reddition de l'Ukraine, qu'elle renonce à rejoindre l'Otan et que la Russie garde les territoires ukrainiens dont elle a revendiqué l'annexion.

S.C avec AFP