Guerre en Ukraine: Volodymyr Zelensky appelle ses alliés à trouver un "format" de pourparlers incluant Kiev

Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, le 25 septembre 2024 à l'Assemblée générale de l'ONU. - Leon Neal / POOL / AFP
Pour Volodymyr Zelensky, d'éventuels pourparlers pour mettre un terme à la guerre ne pourront se faire qu'à l'implication de Kiev. Le président ukrainien a assuré ce samedi 25 janvier que des discussions de paix avec la Russie ne pouvaient pas avoir de "résultats réels" sans l'Ukraine. Il a ainsi invité ses alliés à trouver un format de pourparlers incluant Kiev.
"Il est impossible d'exclure l'Ukraine de toute plateforme de négociation. Ou bien cette plateforme de négociation n'aura pas de résultats réels", a déclaré le président ukrainien durant une rencontre à Kiev avec son homologue moldave Maia Sandu.
"Avant toute réunion, quelle qu'elle soit, il convient d'établir un format sur papier: comment pouvons-nous parvenir à une paix juste? Je pense que nous devrions nous concentrer sur ce point aujourd'hui", a-t-il poursuivi, craignant que la Russie ne choisisse la forme d'un "décret sur la paix" sans l'aval de l'Ukraine.
Poutine "prêt à travailler" avec les États-Unis
Depuis l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche, les spéculations sur de possibles négociations de paix entre l'Ukraine et la Russie ne cessent d'enfler, à la vieille du troisième anniversaire d'un conflit de haute intensité.
Vendredi, le président russe Vladimir Poutine a déclaré être "prêt à travailler" avec les États-Unis à des "négociations sur les questions ukrainiennes", louant le caractère "pragmatique" et "intelligent" de son homologue américain.
Si le Kremlin n'a pas précisé quand les discussions pourraient avoir lieu, l'administration russe a dit attendre des "signaux" de Washington, Donald Trump ayant annoncé jeudi qu'il était prêt à rencontrer Vladimir Poutine "immédiatement".
En début de semaine, à la suite de son investiture, le nouveau locataire de la Maison Blanche avait qualifié cette guerre meurtrière de "ridicule" et avait menacé la Russie de nouvelles sanctions économiques si elle n'acceptait pas de s'asseoir à la table des pourparlers.
Poutine veut "négocier le sort de l'Europe sans l'Europe"
Cependant, le président Zelensky a avoué ne pas pouvoir dire "quel type de négociations aura lieu, quelle sera la structure du processus de négociation, car nous n'avons pas encore de plan commun", désirant que les États-Unis, l'Ukraine, la Russie et l'Union européenne discutent d'un format ensemble.
Le chef de cabinet de la présidence Andriï Iermak avait déjà assuré vendredi que Kiev était opposé à toute négociation de paix entre Vladimir Poutine et Donald Trump sans l'Ukraine. Vladimir Poutine veut "négocier le sort de l'Europe sans l'Europe", avait-il dénoncé.
Présenté à ses alliés en septembre puis dévoilé publiquement mi-octobre, Volodymyr Zelensky avait détaillé son "plan de victoire" censé garantir à l'Ukraine une "paix juste". Il avait aussi estimé dans une vidéo diffusée mercredi, que l'Ukraine aurait besoin d'"au moins 200.000 troupes européennes" sur son sol pour garantir la sécurité du pays en cas de trêve, et éviter ainsi une nouvelle invasion.
Kiev continue à perdre du terrain
En infériorité numérique et moins bien équipée, l'Ukraine ne cesse de perdre du terrain sur le champ de bataille. Les troupes de Moscou se rapprochent désormais de la région ukrainienne de Dnipropetrovsk, située dans le centre du pays, une première depuis le début de la guerre en février 2022. Une pénétration des forces russes dans cette région pourrait amener Moscou à réclamer une sixième région ukrainienne.
Si le président Donald Trump a expliqué pouvoir mettre fin en "24 heures" à la guerre, les combats ne cessent de s'intensifier de part et d'autre de la ligne de front. Samedi, les attaques aériennes ont touché un immeuble résidentiel dans la région de Kiev, selon les autorités ukrainiennes, sans faire de victimes.
Des frappes russes ont aussi blessé trois personnes dans la région de Kharkiv, dans le nord-est. Dans les territoire occupés russes de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, trois personnes ont été tuée dans une frappe ukrainienne selon les autorités d'occupation.