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Guerre en Ukraine: Moscou veut présenter à Kiev sa vision de la "résolution de la crise" à Istanbul le 2 juin

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Moscou est prêt à présenter à Kiev un mémorandum sur la guerre en Ukraine à Istanbul le 2 juin, selon le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

De nouvelles négociations entre la Russie et l'Ukraine, environ deux semaines après les discussions à Istanbul?

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov affirme ce mercredi 28 mai que Moscou est prêt à présenter à Kiev sa vision de la "résolution de la crise ukrainienne" à Istanbul le 2 juin.

"La partie russe, comme convenu, a rapidement élaboré un mémorandum correspondant, qui expose notre position sur tous les aspects permettant de surmonter de manière fiable les causes profondes de la crise", a déclaré Sergueï Lavrov ce mercredi.

Tout en remerciant ses "partenaires turcs", il a dit espérer que "tout ceux qui sont sincèrement intéressés" dans "la réussite du processus de paix" soutiennent la tenue de ce deuxième cycle de négociations.

De son côté, le ministre ukrainien de la Défense Rusem Umerov indique ce mercredi soir "avoir remis" un document au chef de la délégation russe Vladimir Medinsky qui "reflète la position ukrainienne".

"Nous confirmons la volonté de l’Ukraine d’un cessez-le-feu complet et inconditionnel et de poursuivre le travail diplomatique", écrit Rustem Umerov sur ses réseaux sociaux.

"Nous ne sommes pas contre les rencontres avec les Russes et attendons leur 'mémorandum' pour que la rencontre ne soit pas vide et puisse réellement rapprocher la fin de la guerre", précise le ministre ukrainien.

Les "relations fortes" d'Istanbul avec Moscou et Kiev

L'idée de nouvelles négociations entre Moscou et Kiev avait déjà été évoquée après les discussions à Istanbul, mi-mai. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergeï Lavrov avait par exemple indiqué qu'il "y aura un deuxième tour de négociations avec l'Ukraine" dont "le calendrier et le lieu n'ont pas été déterminés". De son côté, Volodmyr Zelensky a répété à plusieurs reprises être prêt à négocier, et ce, peu importe le format.

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La Turquie, membre de l'Otan, a déjà accueilli des pourparlers directs entre les deux parties en mars 2022. Istanbul entretient des relations fortes avec la Russie et l'Ukraine. Cette ville "apparaît comme la meilleure solution pour tenir des discussions, tous les ingrédients sont réunis", soulignait mi-mai le général Jérôme Pellistrandi, consultant défense de BFMTV.

"La Turquie est forcément concernée par le conflit parce qu'elle est pratiquement voisine des deux protagonistes", expliquait-il alors, soulignant les "relations fortes" d'Istanbul avec Moscou et Kiev.

Le Vatican avait été évoqué comme lieu pour ces négociations. Mais Sergeï Lavrov avait déjà émis des doutes sur le choix du Saint-Siège comme potentiel lieu d'une deuxième réunion russo-ukrainienne, après que le pape Léon XIV, les Occidentaux et l'Ukraine en aient avancé l'idée.

"Ce ne serait pas très élégant que des pays orthodoxes discutent en terre catholique de questions relatives à l'élimination des causes profondes" du conflit en Ukraine, a indiqué le ministre russe, jugeant que le Vatican ne serait lui-même "pas très à l'aise" s'il devait les accueillir.

Lors des pourparlers russo-ukrainiens qui se sont tenus à Istanbul en Turquie le vendredi 16 mai dernier, les délégations avaient uniquement convenu d'un échange de 1.000 prisonniers qui s'est conclu ce dimanche 25 mai.

Ce mercredi matin, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a proposé une rencontre trilatérale avec Vladimir Poutine et Donald Trump. "Je suis prêt à tout format" de négociation, a réitéré le dirigeant de l'Ukraine, lors d'une conférence de presse. En visite à Berlin pour rencontrer le nouveau chancelier allemand Friedrich Merz, Volodymyr Zelensky a encore accusé la Russie d'entraver les pourparlers de paix en cherchant "des raisons de ne pas arrêter la guerre".

De son côté, le président américain a indiqué "ne pas pouvoir dire" si son homologue russe veut mettre fin à la guerre. Donald Trump a précisé qu'il réagirait "différemment" s'il trouvait que Vladimir Poutine "joue" avec les États-Unis.

Marie Gentric et Matthieu Heyman