BFMTV
Ukraine

Guerre en Ukraine: cessez-le-feu, prisonniers... Le bilan de la discussion entre Kiev et Moscou en Turquie

placeholder video
Malgré les absences de Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, les négociateurs russes et ukrainiens se sont bien rencontrés ce vendredi à Istanbul, les premiers contacts directs entre les deux pays depuis le printemps 2022.

Ce sont les premiers pourparlers de paix directs entre l'Ukraine et la Russie depuis un peu plus de trois ans. Une délégation ukrainienne a rencontré ce vendredi 16 mai des négociateurs russes, à Istanbul pendant un peu moins de deux heures.

Les deux parties ont évidemment évoqué le conflit en cours depuis février 2022 à travers différentes thématiques. La Russie se dit "satisfaite" de ces pourparlers et a indiqué être "prête à poursuivre les contacts" avec Kiev.

• Un important échange de prisonniers "dans les prochains jours"

"Dans les prochains jours, un échange massif de prisonniers, à raison de 1.000 contre 1.000, aura lieu", a annoncé le négociateur russe Vladimir Medinski. Une information confirmée par le chef de la délégation ukrainienne, Roustem Oumerov.

L'échange de prisonniers de guerre est l'un des rares domaines de coopération entre Moscou et Kiev. De telles opérations ont eu lieu à plusieurs reprises depuis le début de la guerre. Dernier exemple en date, l'Ukraine et la Russie ont échangé plus de 240 prisonniers de guerre en avril dernier. Selon un décompte de la BBC mené en fin d'année 2024, les deux pays ont réalisé 59 échanges de prisonniers depuis le début de l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie.

• Une rencontre entre Poutine et Zelensky à venir?

Roustem Oumerov a précisé que "la partie ukrainienne a demandé des négociations directes entre les chefs d'État" des deux pays, Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine, et que Moscou a "pris note de cette demande". Le chef de la délégation ukrainienne a également évoqué "la possibilité d'une réunion au niveau des dirigeants".

Vladimir Poutine avait lui-même lancé l'idée de "négociations directes" entre Kiev et Moscou à Istanbul. Dès le lendemain, le président de l'Ukraine Volodymyr Zelensky a accepté la proposition de son homologue russe, assurant cette semaine que l'Ukraine était "prête à toutes les formes de négociations" pour mettre un terme à la guerre.

Mais ce mercredi, le Kremlin a annoncé que le président russe ne se rendrait pas Turquie, renonçant alors à une rencontre avec Volodymyr Zelensky.

• Des discussions sur un cessez-le-feu

Enfin, les deux parties ont discuté d'un cessez-le-feu en Ukraine et doivent désormais "présenter" et "détailler" leur "vision" d'une telle trêve, selon Vladimir Medinski.

"Une fois cette vision présentée, nous estimons qu'il sera opportun de poursuivre nos négociations", a ajouté le négociateur russe lors d'une brève allocution à la presse.

Vladimir Medinski a assuré être "dans l'ensemble satisfait du résultat" des pourparlers et être "prêt à poursuivre les contacts" avec les Ukrainiens.

Kiev et ses alliés occidentaux demandent avec insistance depuis des semaines à la Russie d'accepter un cessez-le-feu "inconditionnel" de 30 jours en Ukraine.

Moscou a jusqu'à présent refusé une telle initiative, estimant qu'une pause dans les combats permettrait à l'armée ukrainienne, en difficulté ces derniers mois sur le front, de se réarmer grâce à l'Occident. La Russie réclame ainsi la fin des livraisons d'armes occidentales à Kiev et le retrait de l'Ukraine de certains territoires avant toute trêve. Des demandes "inacceptables", pour la délégation ukrainienne.

Ce vendredi après-midi, Emmanuel Macron a déploré l'absence de réponse "inacceptable" de la Russie, déplorant l'absence de "cessez-le-feu" et de "rendez-vous à un niveau décisionnel".

Matthieu Heyman avec AFP