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Guerre en Ukraine: qu'est-ce qu'un memorandum, évoqué par Vladimir Poutine après son appel avec Donald Trump?

Vladimir Poutine, ce lundi 19 mai 2025.

Vladimir Poutine, ce lundi 19 mai 2025. - BFMTV

Après s'être entretenu avec Donald Trump, Vladimir Poutine a annoncé ce lundi que la Russie était prête à travailler avec l'Ukraine sur un "mémorandum" concernant "un possible traité de paix" entre les deux pays.

C'est une piste évoquée par Vladimir Poutine, après son appel avec Donald Trump ce lundi 19 mai. Le président russe a déclaré que le Kremlin est prêt à travailler avec l'Ukraine sur un "mémorandum" concernant "un possible traité de paix" entre les deux pays.

"La Russie proposera et est prête à travailler avec la partie ukrainienne sur un mémorandum concernant un possible futur traité de paix", a-t-il indiqué à la presse.

De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a précisé ne pas avoir de détails à ce stade sur un éventuel "mémorandum" avec Moscou, mais que Kiev serait prête à étudier l'offre russe.

"Pour l'instant, je n'en sais rien", a-t-il reconnu lors d'une conférence de presse à Kiev.

"Une fois que nous aurons reçu le mémorandum ou les propositions des Russes, nous serons en mesure de formuler notre vision en conséquence, telle que nous la concevons", a-t-il ajouté.

Un memorandum "n'a strictement aucune valeur"

Ce memorandum est "un texte international qui n'a pas nécessairement une grande valeur", explique sur BFMTV Nicolas Tenzer, enseignant en géostratégie à Sciences Po.

En guise d'exemple, ce dernier cite les memorandums de Budapest, signés en décembre 1994 par la Biélorussie, le Kazakhstan, l'Ukraine, les États-Unis, le Royaume-Uni et la Russie.

"En échange d'une démilitarisation nucléaire de l'Ukraine", ce document diplomatique "garantissait les frontières et la Russie avait dit 'on ne va pas les violer'", explique l'enseignant sur notre antenne. Cependant, le memorandum n'a pas de dimension contraignante. "La Russie a violé une centaine d'accords", rappelle Nicolas Tenzer, ce lundi soir, pour qui un memorandum "n'a strictement aucune valeur".

En avril 2023, l'ancien président américain Bill Clinton, alors locataire de la Maison Blanche en 1994, a dit s'en "vouloir terriblement" d'avoir signé ces memorandums: "un accord qu'il avait conclu parce qu'il voulait que l'Ukraine renonce à ses armes nucléaires".

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déploré la signature de ces memorandums de Budapest, jugeant en décembre 2024 que "ce document n'a pas fonctionné un seul jour". En janvier dernier, le dirigeant de l'Ukraine qualifiait la décision de l'Ukraine de renoncer à l'arme nucléaire sans garanties de sécurité de "stupide et illogique".

Matthieu Heyman