Guerre en Ukraine: pour Jean-Yves Le Drian, "il est possible que le pire soit devant nous"

Jean-Yves Le Drian à Sydney le 2 mai 2018 - SAEED KHAN © 2019 AFP
L'offensive russe en Ukraine commencée jeudi dernier se poursuit, et pour le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, le conflit n'est pas prêt de s'arrêter et pourrait même empirer.
"Il est possible que le pire soit devant nous, parce que nous sommes rentrés dans une logique de siège", a-t-il déclaré ce jeudi matin sur France 2.
"Des menaces d'encerclement dans un certain nombre de villes"
Il explique que les forces russes avaient émis l'hypothèse d'un blitzkrieg, "d'une entrée rapide, et qui aurait permis à la Russie d'avoir la maîtrise sur l'Ukraine". Mais les affrontements s'enlisent, "en raison de la résistance forte de la part des Ukrainiens, exemplaire, très courageuse".
"Donc du coup on voit apparaître des menaces d'encerclement dans un certain nombre de villes. Kherson est tombée hier, à Kharkiv ça se poursuit, à Marioupol ça se poursuit, et à Kiev", déclare-t-il.
Alors que de nouvelles négociations sont prévues entre l'Ukraine et la Russie, Jean-Yves Le Drian appelle à un cessez-le-feu. "On ne peut pas dialoguer s'il n'y a pas de cessez-le-feu", déclare le ministre "on ne négocie pas sous la terreur, ce n'est pas possible".
Le ministre souligne également que "la Russie est en train de s'isoler complètement du monde" et que "personne ne croit en sa parole". "Il faut que le mouvement de solidarité internationale qui s'est manifesté, beaucoup plus important que celui qu'imaginait Vladimir Poutine, se poursuive".
Quitter l'Ukraine "par la voie du sud"
Jean-Yves Le Drian conseille également aux ressortissants français de quitter l'Ukraine "par la voie du sud", assurant que les autorités françaises les suivaient "individuellement".
Un million de réfugiés ont fui l'Ukraine à destination des pays voisins depuis le début de l'invasion russe il y a une semaine, a affirmé jeudi le haut-commissaire des Nations unies aux réfugiés, Filippo Grandi.
"Pour des millions d'autres, à l'intérieur de l'Ukraine, il est temps que les armes se taisent pour que l'assistance humanitaire puisse arriver et sauver des vies", a-t-il imploré.
