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Guerre en Ukraine: Keir Starmer assure que Londres et Paris travaillent avec Kiev à un plan pour l'arrêt des combats

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Le Royaume-Uni et la France travaillent ensemble sur "un plan pour faire cesser les combats" entre l'Ukraine et la Russie. L'illustration de la volonté de trouver de nouvelles garanties de sécurité en Europe face aux craintes de lâchage par Washington.

Le Premier ministre britannique Keir Starmer a annoncé dimanche 2 mars que le Royaume-Uni et la France travaillent ensemble sur "un plan pour faire cesser les combats" entre l'Ukraine et la Russie, à quelques heures d'un sommet d'une quinzaine de dirigeants européens à Londres.

Ce sommet crucial, en présence d'une quinzaine de dirigeants alliés de l'Ukraine, vise à imaginer de nouvelles garanties de sécurité en Europe face aux craintes de lâchage par Washington, accentuées après le clash de vendredi entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky.

"Nous nous sommes mis d'accord pour que le Royaume-Uni, avec la France, et peut-être un ou deux autres (pays), travaillent avec l'Ukraine à un plan pour cesser les combats, puis nous discuterons de ce plan avec les États-Unis", a déclaré Keir Starmer sur la BBC.

Sommet sur la sécurité

Londres et Kiev ont parallèlement signé samedi un accord de prêt de 2,26 milliards de livres (près de 2,74 milliards d'euros) pour soutenir les capacités de défense de l'Ukraine, qui sera remboursé avec les bénéfices des actifs russes gelés.

"L'argent servira à produire des armes en Ukraine", a assuré Volodymyr Zelensky sur Telegram, se disant "reconnaissant au peuple et au gouvernement du Royaume-Uni".

Volodymyr Zelensky doit rencontrer le roi Charles III dimanche, et participer au sommet sur la sécurité prévu à partir de 14 heures.

Ce sommet réunit notamment le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz, les Premiers ministres canadien Justin Trudeau, polonais Donald Tusk, la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte et les présidents de la Commission européenne et du Conseil européen, Ursula von der Leyen et Antonio Costa. Il précède un sommet européen extraordinaire sur l'Ukraine prévu jeudi à Bruxelles.

Selon Downing Street, les discussions à Londres vont porter sur "le renforcement de la position de l'Ukraine aujourd'hui, y compris un soutien militaire continu et une pression économique accrue sur la Russie".

Les participants discuteront également de "la nécessité pour l'Europe de jouer son rôle en matière de défense" et des "prochaines étapes de la planification de garanties de sécurité solides" sur le continent, face au risque de retrait du parapluie militaire et nucléaire américain.

Altercation entre Trump et Zelensky

Ukraine et Europe suivent avec inquiétude le rapprochement entre Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a assuré que le changement radical de politique étrangère des États-Unis à l'égard de la Russie coïncidait "largement" avec la vision de Moscou, lors d'un entretien enregistré mercredi avec la télévision d'État.

Moscou et Washington ont lancé, sans inviter l'Ukraine ni les Européens, des négociations pour mettre fin à la guerre, dont le président américain refuse de considérer Moscou comme responsable.

Des craintes qui ne sont pas près de s'apaiser après la violente altercation publique dans le Bureau ovale entre Volodymyr Zelensky, Donald Trump et le vice-président américain JD Vance vendredi.

Pendant de longues minutes, Donald Trump a reproché à Volodymyr Zelensky de "s'être mis en très mauvaise posture", lui a lancé qu'il "n'avait pas les cartes en main" et lui a ordonné de faire la paix avec la Russie en menaçant: "concluez un accord ou nous vous laissons tomber". Il a ensuite chassé son invité de la Maison Blanche.

"Une nouvelle ère d'infamie a commencé (...) dans laquelle nous devons plus que jamais défendre l'ordre international fondé sur des règles et la force du droit contre la loi du plus fort", a réagi samedi la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock.

Vers une Europe de la Défense?

Annalena Baerbock a jugé urgent que l'Allemagne et l'Union européenne assouplissent leurs règles budgétaires afin de dégager des moyens supplémentaires pour aider l'Ukraine et renforcer leur propre défense.

"Il est devenu clair que le monde libre a besoin d'un nouveau leader. C'est à nous, Européens, de relever ce défi", avait exhorté la veille la cheffe de la diplomatie de l'UE Kaja Kallas.

Le président français Emmanuel Macron s'est dit prêt à "ouvrir la discussion" sur une éventuelle future dissuasion nucléaire européenne, après une demande en ce sens du futur chancelier allemand Friedrich Merz, qui a jugé nécessaire que l'Europe se prépare "au pire scénario" d'une Otan lâchée par Washington.

Dans un entretien à plusieurs journaux français, Emmanuel Macron a dit espérer que les pays de l'Union européenne avanceront rapidement vers "un financement massif et commun" représentant "des centaines de milliards d'euros" pour bâtir une défense commune.

"Je crois qu'aujourd'hui, c'est le moment d'un réveil stratégique, parce que dans tous les pays il y a un trouble, une incertitude, sur le soutien américain dans la durée", a-t-il expliqué.

F.R. avec AFP