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Revendication, drapeau, demande d'asile: ce que l'on sait de l'attaque à la hache en Allemagne

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Quatre personnes ont été grièvement blessées lors d'une attaque à la hache lundi soir dans un train régional en Bavière, dans le sud de l'Allemagne. L'assaillant était un demandeur d'asile afghan âgé de 17 ans. Retour sur cette attaque revendiquée par Daesh.

Quatre personnes ont été grièvement blessées dans un train régional en Allemagne lundi soir lors d'une attaque à la hache. L'assaillant, un jeune homme mineur et demandeur d'asile, a été tué par la police alors qu'il tentait de prendre la fuite. L'organisation terroriste Daesh a revendiqué l'attaque. Retour sur les derniers éléments.

Les faits

Un jeune homme, armé d'une hache et d'un couteau, a blessé grièvement quatre touristes de Hong Kong lundi soir dans un train allemand, près de Würzburg, en Allemagne du Sud. Deux personnes seraient encore entre la vie et la mort, précise Der Spiegel. D'après un porte-parole de la police allemande, 14 voyageurs qui se trouvaient dans le train sont en état de choc. L'attaque s'est produite vers 21h15 à bord d'un train régional assurant une liaison entre les villes de Treuchlingen et Würzburg, en Bavière. L'homme a été abattu par la police alors qu'il prenait la fuite.

"L'auteur des faits est parvenu à quitter le train, la police est partie à sa poursuite et dans le cadre de cette poursuite elle a tiré sur l'agresseur et l'a tué", a précisé le porte-parole de la police locale.

Le profil de l'agresseur

  • Le jeune homme, un mineur isolé originaire d'Afghanistan présent sur le territoire allemand depuis deux ans, était âgé de 17 ans. Le présumé terroriste vivait dans la localité d'Ochsenfurt, voisine de l'endroit où se sont déroulés les faits, et était pris en charge dans une famille d'accueil, a indiqué à la chaîne de télévision publique ARD. Le jeune homme, qui a déposé une demande d'asile l'an dernier, n'était pas connu des services de renseignement. 

Les premiers témoins interrogés ont fait état de leur incrédulité, jugeant cet acte "complètement incompréhensible" et évoquant "un homme calme, équilibré", "un musulman pas très pratiquant", selon les mots du ministre bavarois de l'Intérieur, "qui se rendait à la mosquée pour les fêtes religieuses". Mais aucun des témoins interrogés jusqu'ici ne le considérait comme "radical ou fanatique". 

La revendication de Daesh

Ce mardi matin, Daesh a revendiqué l'agression, dont l'auteur serait l'un de ses "combattants". C'est la première fois que l'organisation terroriste revendique un attentat dans ce pays. "L'auteur de l'attaque à l'arme blanche en Allemagne est l'un des combattants de l'Etat islamique et il a mené cette opération en réponse aux appels à viser les pays de la coalition (dirigée par Washington) qui combat l'EI" en Syrie et en Irak, selon l'agence Amaq, liée à Daesh. L'attaque a également été revendiquée par l'EI dans le bulletin d'information de sa radio, al-Bayan.

Un peu plus tard, l'organisation terroriste a diffusé une vidéo de l'assaillant proférant des menaces avant l'attaque contre les pays "infidèles". Dans cette vidéo sous-titrée en arabe diffusée sur Amaq, le jeune Afghan, présenté sous le nom de "Muhammad Riyad", apparaît avec un couteau à la main, annonçant en langue pachto qu'il allait mener une "opération" en Allemagne et se présentant comme un "soldat du califat".

Un drapeau retrouvé

Le ministre bavarois de l'Intérieur Joachim Herrmann, a annoncé qu'un drapeau de Daesh, fabriqué artisanalement, avait été retrouvé ce mardi au domicile de l'agresseur. Sur la chaîne de télévision publique ZDF, il a également évoqué un témoin affirmant que le jeune homme a crié "Allah Akbar" (Dieu est grand). Dès lundi, il indiquait déjà que cette attaque était "probablement" un "attentat islamiste".

La police a aussi découvert dans sa chambre "un texte écrit en pachtoune, qui comporte à la fois des écritures en arabe et en latin, indiquant aussi qu'il s'agit de quelqu'un qui s'est radicalisé tout seul récemment", selon le ministre allemand. "Le texte évoque la vie des musulmans, dit que les musulmans doivent se défendre et s'affirmer."

  • Aucune connexion établie

Pourtant, les autorités allemandes ont affirmé ce mardi n'avoir à ce stade "aucun indice" montrant que le jeune Afghan était en lien avec l'organisation Daesh.

"En l'état actuel de l'enquête, aucun indice sur les lieux n'a été trouvé qui établirait une connexion entre ce jeune homme et des réseaux islamistes", a souligné le ministre de l'Intérieur de Bavière.

C.H.A. avec AFP