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Russie

Guerre en Ukraine: pourquoi Vladimir Poutine a jusqu'ici toujours refusé une trêve

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Américains et Ukrainiens se sont mis d'accord mardi sur une trêve de 30 jours sur le front. C'est désormais la réponse de la Russie qui est attendue.

La balle est "dans le camp" de la Russie. À l'issue de négociations en Arabie saoudite, l'Ukraine a accepté ce mardi 11 mars une proposition des États-Unis pour un cessez-le-feu de 30 jours avec la Russie, se disant "prête pour la paix" trois ans après le début de l'invasion.

"Aujourd'hui nous avons fait une proposition que les Ukrainiens ont acceptée, qui est de commencer un cessez-le-feu et des négociations immédiates", a déclaré le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, après environ neuf heures de discussions à Jeddah, ajoutant que le projet serait transmis à la Russie.

"La balle est à présent dans leur camp", a ajouté le chef de la diplomatie américaine.

À Washington, le président américain Donald Trump a déclaré qu'il "allait parler" à son homologue russe Vladimir Poutine sans doute cette semaine. "Je sais que nous avons une grosse réunion demain avec la Russie et on espère que de bonnes conversations suivront", a-t-il indiqué, sans autres détails. Moscou de son côté n'a pas "exclu" des contacts avec des représentants des Etats-Unis "pendant les prochains jours".

La Russie pour un "règlement définitif" de la guerre

Vladimir Poutine acceptera-t-il cette proposition? Les dernières déclarations venues du Kremlin ont montré une opposition à tout projet de cessez-le-feu qui serait temporaire.

La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a jugé le 6 mars dernier que toute forme de pause dans le conflit permettant une "réorganisation" des troupes ukrainiennes serait "absolument inacceptable, car elle aboutira exactement au résultat inverse".

L'Ukraine utiliserait selon elle cette trêve pour "renforcer ses capacités militaires". "Dans ce scénario, le conflit reprendra inévitablement de plus belle", a-t-elle assuré, réclamant "des accords fermes sur un règlement définitif sont nécessaires".

Pendant les Jeux olympiques de Paris, Emmanuel Macron avait suggéré une "trêve olympique" entre Moscou et Kiev, mais Vladimir Poutine comme Volodymyr Zelensky avaient refusé de déposer les armes.

En 2023, c'est Vladimir Poutine qui avait ordonné un cessez-le-feu en Ukraine pour les 6 et 7 janvier, à l’occasion du Noël orthodoxe, mais le président ukrainien avait rétorqué que la guerre "ne se terminera que lorsque [leurs] soldats partiront ou lorsque nous les aurons jetés dehors".

Des négociations pour un cessez-le-feu ont déjà eu lieu entre la Russie et l'Ukraine. Les plus sérieuses se sont tenues dès 2022 dans la foulée de l'invasion russe, en Biélorussie puis en Turquie, mais n'ont finalement pas abouti. D'autres, restées secrètes, ont eu lieu en août 2024 sous l'égide du Qatar, selon le Washington Post, et n'ont pas non plus porté leurs fruits.

François Blanchard