Guerre en Ukraine: cessez-le-feu, minerais... Ce que l'on sait de l'accord proposé par les États-Unis

Un espoir dans l'attente d'une réponse russe. Au terme d'une réunion de plus de huit heures en Arabie Saoudite, l'Ukraine a accepté mardi 11 mars une proposition de cessez-le-feu souhaitée par les États-Unis.
Cette rencontre s'est tenue quelques heures après la plus importante attaque de drone menée par Kiev en territoire russe depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022, et alors que l'armée ukrainienne est en difficulté sur le front.
• Une trêve de 30 jours
Les représentants ukrainiens, arrivés à la réunion avec un projet de trêve "dans les airs" et "en mer", "acceptent cette proposition" d'un cessez-le-feu de 30 jours. Les États-Unis doivent à présent "convaincre" la Russie de l'accepter, a réagi le président Volodymyr Zelensky.
"La délégation ukrainienne a clairement indiqué aujourd'hui qu'elle partageait la vision du président Donald Trump pour la paix, qu'elle partageait sa détermination à mettre fin aux combats, à mettre fin aux massacres, à mettre fin à ce tragique massacre de personnes", a indiqué après la réunion, dans des propos repris par le New York Times, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Michael Waltz.
Cet accord intervient plusieurs jours après la rencontre houleuse entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky à Washington et témoigne d'une amélioration significative entre les deux hommes. En parallèle de cette réunion, les États-Unis ont d'ailleurs annoncé le retour de l'aide militaire à destination de Kiev.
Une fois mis en œuvre, le cessez-le-feu pourra être prolongé "d'un commun accord entre les parties", indique la déclaration conjointe publiée par l'Ukraine et les États-Unis.
• Pas de garantie de sécurité?
Ce document ne contient en revanche pas le type de garantie de sécurité que les Ukrainiens jugent nécessaires afin d'empêcher la Russie de reprendre leur invasion après un potentiel cessez-le-feu, indique le Washington Post.
"Nous allons maintenant présenter cette offre aux Russes. Nous espérons que les Russes rendront la pareille", a pour sa part indiqué Marco Rubio, secrétaire d'État des États-Unis.
• Un accord sur les minerais
Le communiqué indique également que les deux pays ont convenu de conclure dès que possible un "accord global pour le développement des ressources minérales critiques de l'Ukraine afin de développer l’économie de l'Ukraine et de garantir sa prospérité et la sécurité à long terme."
Lors de la rencontre houleuse à la Maison Blanche, Volodymyr Zelensky et Donald Trump n'avait finalement pas ratifié cet accord portant sur l'exploitation à venir par un fonds d'investissement - abondé à 50/50 par les deux nations - des ressources minérales de l'Ukraine.
• Une "évolution positive" pour l'UE
Les deux plus hauts responsables de l'Union européenne ont salué une "évolution positive qui peut constituer un pas vers une paix globale, juste et durable pour l'Ukraine".
"La balle est désormais dans le camp de la Russie", ont aussi affirmé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen, Antonio Costa, tout comme le président français Emmanuel Macron. Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a lui salué une "avancée remarquable".
Interrogé sur les négociations en Arabie saoudite, le Kremlin a estimé que c'était à l'Ukraine de montrer qu'elle était prête à faire la paix. "Ce que nous (en) attendons n'a pas d'importance", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Théoriquement, Donald Trump doit s'entretenir avec Vladimir Poutine dans la semaine.
Volodymyr Zelensky a rencontré à Jeddah le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, et estimé que le royaume apportait "une plateforme très importante pour la diplomatie" avec une possible médiation "pour la libération de prisonniers militaires et civils et le retour d'enfants déportés", ainsi que sur les garanties de sécurité réclamées par Kiev.