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Guerre en Ukraine: la Russie prévient que la reconnaissance de ses annexions est "impérative" pour la paix

Le président russe Vladimir Poutine et le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, le 5 avril 2018 à Moscou.

Le président russe Vladimir Poutine et le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, le 5 avril 2018 à Moscou. - Alexander Zemlianichenko - pool - AFP

Moscou réitère sa volonté de conserver la Crimée, territoire ukrainien annexé par la Russie depuis 2014, avant toutes discussions pour un accord de paix "sans condition préalable".

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a posé comme condition à toute négociation avec Kiev, ce lundi 28 avril, la reconnaissance par la communauté internationale de l'annexion russe de la Crimée et d'autres régions ukrainiennes, après que le Kremlin a de son côté répété être prêt à des discussions "sans condition préalable".

"La reconnaissance internationale de l'appartenance de la Crimée, de Sébastopol, de la République populaire de Donetsk, de la République populaire de Lougansk, de la région de Kherson et de celle de Zaporijjia à la Russie est impérative", a déclaré Sergueï Lavrov au média brésilien O Globo, selon une traduction en russe de son interview diffusée lundi par son ministère.

Depuis qu'il a ordonné à son armée d'attaquer l'Ukraine le 24 février 2022, le président russe Vladimir Poutine maintient des conditions maximalistes pour parvenir à une fin du conflit en sa faveur. Il demande la reddition de l'Ukraine, sa démilitarisation, sa renonciation à rejoindre l'Otan et aussi l'assurance de garder la péninsule de Crimée, annexée en 2014, et les quatre régions ukrainiennes que Moscou a annexées en septembre 2022.

Main basse sur les territoires convoités par la Russie

Le maître du Kremlin juge que le temps joue en sa faveur, avec une armée ukrainienne en difficulté sur le front et la volonté affichée par le président américain Donald Trump, dont le pays était jusque-là le principal soutien à Kiev, de mettre un terme au plus vite aux hostilités, quitte à accepter un accord défavorable pour les Ukrainiens.

Dans ce contexte, et malgré ses demandes inacceptables pour Kiev et ses alliés occidentaux, Vladimir Poutine assure quasiment quotidiennement être prêt à des discussions de paix. Lundi, son porte-parole, Dmitri Peskov, a répété "la volonté" de Moscou de discuter avec Kiev.

"La volonté de la partie russe a déjà été affirmée à maintes reprises, affirmée par le président (Poutine), celle d'entamer un processus de négociations avec l'Ukraine sans condition préalable pour parvenir à une issue pacifique", a-t-il dit, cité par l'agence de presse d'État TASS.

Ce commentaire intervient deux jours après que Donald Trump eut émis des doutes sur les réelles intentions de Vladimir Poutine: "Peut-être (qu')il ne veut pas arrêter la guerre et qu'il me balade", avait-il écrit sur son réseau social Truth Social.

Le discours du Kremlin tranche surtout avec la rhétorique quotidienne de Vladimir Poutine, appuyée par Sergueï Lavrov lundi, selon laquelle seule la défaite de l'Ukraine sera acceptable pour Moscou.

C.D. avec AFP