Qui se cache derrière les fuites plombant l'administration Trump?

Donald Trump, le 15 février 2017, à la Maison Blanche. - Saul Loeb - AFP
Alors que Washington est secouée par la multiplication de révélations mettant à mal la stabilité de son administration, tels que les contacts de son conseiller à la sécurité nationale Michael Flynn, qui a démissionné depuis, ou de son équipe de campagne, avec la Russie, Donald Trump se cherche une cible. Ces informations ont en effet pu sortir dans la presse en raison de fuites venues de sources bien informées.
Le renseignement à l'origine des fuites?
Sur Twitter, le président républicain a pointé du doigt les services de renseignement. "Le vrai scandale est que des informations classifiées soient distribuées illégalement par le renseignement comme des bonbons. Très anti-américain!" a ainsi écrit Donald Trump.
"Des informations sont données illégalement au New York Times et au Washington Post par le renseignement (NSA et FBI?)", avait-il déjà tweeté un peu plus tôt.
Une accusation forte, mais plausible. Il reste, dans la hiérarchie du renseignement américain, des membres n'ayant pas oublié les attaques de Donald Trump à leur encontre, mais aussi des nostalgiques de l'ère Obama. Début janvier, le président américain, qui n'avait alors pas encore été investi, avait vivement critiqué la CIA après la publication dans la presse d'un mémo de 35 pages sur les échanges entre Donald Trump et le Kremlin.
Tout en niant les allégations, le milliardaire s'était offusqué de la publication de ces documents, tout en accusant les agences de renseignement américaines d'adopter des pratiques dignes de "l'Allemagne nazie".
Des fuites venues de l'intérieur?
Mais comme l'a souligné l'ancien conseiller de George W. Bush, Karl Rove, interrogé mercredi par Fox News, le gros des fuites pourrait également provenir de l'intérieur de l'administration Trump, au sein même de la Maison Blanche, en raison de la rivalité sous-jacente entre les différents protagonistes en présence. Donald Trump, qui préfère tout contrôler, n'a pas réellement nommé de "numéro deux". "Il n'y a pas de clarification sur qui est responsable", a ainsi souligné Karl Rove.
Ainsi, plusieurs figures pouvant faire office de numéro deux gravitent autour de lui: son conseiller en stratégie, Stephen Bannon, son chef de cabinet Reince Priebus, ou encore son haut conseiller, et gendre, Jared Kushner. En guerre les uns contre les autres, ils pourraient faire fuiter des informations dans le but de s'affaiblir.
Quelle que soit la source à l'origine de toutes ces fuites, le constat est sans appel: il y a eu plus de fuites en trois semaines à la Maison Blanche, qu'en huit ans sous l'ère Obama.