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États-Unis

Primaires américaines: les enjeux du nouveau "Super Tuesday"

Une femme vote à Miami, en Floride, le 15 mars, pour les primaires présidentielles.

Une femme vote à Miami, en Floride, le 15 mars, pour les primaires présidentielles. - Rhona Wise - AFP

Comme le 1er mars, jour du fameux "Super Tuesday", ce 15 mars est un rendez-vous crucial dans la course des primaires présidentielles, outre-Atlantique. Les électeurs de cinq grands Etats sont appelés à se prononcer sur le candidat qu’ils veulent voir remporter les investitures démocrate et républicaine. Au total, plus de 300 délégués doivent être désignés ce mardi.

Nouveau rendez-vous majeur dans la course aux primaires américaines. Ce mardi, les électeurs de cinq Etats, la Floride, l’Illinois, le Missouri, la Caroline du Nord et l’Ohio, se rendent aux urnes pour désigner le candidat qu’ils veulent voir remporter l’investiture démocrate ou républicaine. Au terme de ce "super mardi 2" comme l'ont surnommé les médias américains, plus de la moitié des délégués auront été choisis en vue des conventions d'investiture cet été, après six semaines de consultations. Autrement dit, la journée de vote s’annonce particulièrement décisive pour les deux candidats démocrates et les quatre candidats républicains en lice.

Dans l’Ohio et en Floride, si Donald Trump l’emporte, il prendra une avance considérable irrattrapable par ses adversaires républicains, en termes de nombres de délégués. Comme pour la plupart des primaires depuis le lancement du processus électoral, le 1er février, les sondages sont extrêmement favorables à l’homme d’affaires.

En Floride, le moment de vérité pour Marco Rubio

Selon les sondages, en Floride, Donald Trump a une vingtaine de points d’avance sur Marco Rubio, qui est pourtant dans son fief, où la part du vote latino est importante. Le quadragénaire d’origine cubaine est en effet sénateur de Floride et a tout misé sur cet Etat et cette date, ce qui pourtant ne semble pas jouer en sa faveur. En cas de défaite, il pourrait tout simplement se retirer de la course à l’investiture.

En Floride, où s’applique la fameuse règle du "winner takes all", le vainqueur républicain empochera 99 délégués d'un coup, sur les 1.237 requis pour emporter l'investiture, ce qui en fait un Etat particulièrement important. Donald Trump en avait 462 avant ce mardi, suivi des sénateurs Ted Cruz (371) et Marco Rubio (165).

Vers un coude-à-coude Trump-Kasish dans l’Ohio?

Dans l’Ohio, le résultat s’annonce plus serré: Trump y est au coude-à-coude avec John Kasich, gouverneur de cet Etat, plus modéré, et qui lui aussi a tout misé sur ce 15 mars. A en croire les derniers sondages, il pourrait mettre en échec le milliardaire, dans cet Etat qui représente 66 délégués pour les républicains.

Fait extraordinaire dans cette campagne où les républicains anti-Trump ont tardé à s'organiser, Marco Rubio a implicitement appelé ses partisans à voter Kasich dans l'Ohio afin de faire barrage à Donald Trump. "John Kasich ne peut pas rendre à l'Amérique sa grandeur", a répondu le milliardaire lundi près de Youngstown, ancien haut lieu de la sidérurgie américaine. "Votre industrie sidérurgique est morte. Je vais la faire renaître", a-t-il promis.

Le milliardaire a tweeté de nouvelles piques à ses adversaires tard lundi, qualifiant Kasich de "désastre" en raison de sa politique économique et accusant Rubio d'être "faible sur l'immigration illégale".

Scrutins divisés chez les démocrates

Chez les démocrates, les scrutins s'annoncent plus mitigés. Hillary Clinton est favorite en Floride et en Caroline du Nord, mais dans les Etats plus industriels du Midwest, Bernie Sanders est très compétitif. C'est dans cette région, où le poids électoral des minorités est moindre que dans le Sud historique, qu'il a battu l'ex-secrétaire d'Etat plusieurs fois.

Pour les démocrates, la Floride est tout autant un Etat à fort enjeu, car 246 délégués sont à remporter. En revanche, le parti n’y applique pas la règle du winner takes all, et les délégués sont répartis entre les candidats proportionnellement à leur résultat. Selon les sondages, Hillary Clinton devancerait de près de 30 points son adversaire Bernie Sanders. En cas de résultats serrés, chacun obtiendrait un nombre proche de délégués, ce qui ne bouleverserait pas la course.

Adrienne Sigel