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Immigration, droit des transgenres, énergie, climat... Les premières mesures chocs de Donald Trump

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Seulement quelques heures après avoir prêté serment au sein du Capitole en tant que 47e président des États-Unis, Donald Trump souhaite multiplier les décrets s'attaquant à l'immigration à la frontière mexicaine, au droit du sol ou encore aux politiques climatiques de Joe Biden.

Comme promis, à peine investi en tant que 47e président des États-Unis, Donald Trump va signer ce lundi 20 janvier de multiples radicaux décrets présidentiels (executive orders, en anglais). "Je vais signer plusieurs décrets historiques", a-t-il déclaré lors de son discours d'investiture au sein du Capitole.

Sa première cible? L'immigration. "Toutes les entrées illégales seront immédiatement bloquées et nous allons commencer le processus de renvoi de millions et de millions de criminels étrangers d'où ils viennent", a déclaré le président républicain. Il va d'abord décréter un "état d'urgence nationale à la frontière sud" avec le Mexique qui "permet de déployer les forces armées".

Les militaires auront pour priorité "la souveraineté, l'intégrité territoriale et la sécurité des États-Unis en repoussant les formes d'invasion, y compris les migrations massives illégales", avait en amont détaillé Anna Kelly, la nouvelle porte-parole adjointe de la Maison Blanche.

Donald Trump va également signer un décret mettant fin au droit d'asile, "ce qui crée une procédure d'expulsion immédiate sans possibilité d'asile", et mettant fin au droit du sol qu'il juge "ridicule", toujours selon la porte-parole adjointe.

Le droit du sol, qui accorde à toute personne née sur le sol américain le droit d'obtenir un passeport américain, est pourtant inscrit dans le 14e amendement de la Constitution américaine. Selon Anna Kelly, le décret présidentiel doit clarifier cet amendement. "Le gouvernement fédéral ne donnera pas automatiquement la citoyenneté via le droit du sol aux enfants d'étrangers en situation irrégulière nés aux États-Unis", a-t-elle insisté.

"Il n'y a que deux sexes: masculin et féminin"

Sa deuxième bataille: lutter contre les droits des personnes transgenres. Celui qui a promis de s'attaquer au "délire transgenre" va signer un décret ordonnant à son administration de "reconnaître" l'existence de seulement "deux sexes".

"Nous allons mettre fin à la politique gouvernementale qui cherche à instrumentaliser ou injecter du genre ou de l'ethnie dans tous les domaines de notre pays", a déclaré le 47e président américain lors de son discours.

"Il n'y a que deux sexes: masculin et féminin", a-t-il encore ajouté.

Donald Trump va également signer un décret supprimant les aides fédérales aux programmes soutenant la diversité dans l'administration, comme des formations sur l'antiracisme et la diversité, selon des membres de son équipe.

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"Nous allons forer à tout-va"

Le nouveau locataire de la Maison Blanche a aussi promis de s'attaquer à la politique climatique de son prédécesseur Joe Biden. Notamment en promouvant l'extraction d'énergies fossiles. Il va ainsi déclarer "un état d'urgence énergétique" national pour doper la production d'hydrocarbures du pays, deuxième pollueur mondial après la Chine.

"Nous allons forer à tout-va", a lancé le président américain

Donald Trump souhaite aussi établir un décret exécutif axé sur l'Alaska pour permettre l'exploitation de gaz dans ce territoire.

"Le président va libérer l'énergie américaine en mettant fin aux politiques d'extrémisme climatique de M. Biden", est-il affirmé dans un communiqué de la Maison Blanche établissant les "priorités du président Trump". Dans ce même communiqué, il est affirmé que le nouveau président se retirera de nouveau, comme lors de son premier mandat, de l'Accord de Paris sur le climat.

Un puissant gang vénézuélien désigné comme "groupe terroriste"

Dans un autre registre, des "cartels criminels et d'autres entités" vont être désignés "comme des organisations multinationales et des terroristes mondiaux". C'est par exemple le cas du gang vénézuélien Tren de Aragua et du gang salvadorien MS-13.

Les membres du gang du Tren de Aragua, une organisation redoutée d'origine vénézuélienne, qui sème la terreur dans plusieurs du continent américain, seront donc expulsés du territoire américain. Le groupe criminel est né dans la prison vénézuélienne de Tocorón, dans l'Etat d'Aragua (centre-nord), et a commencé à se manifester il y a une dizaine d'années. Comptant quelque 5.000 membres, il se consacre à l'extorsion, aux meurtres sur contrat, au trafic de drogue, à la prostitution, à la traite des êtres humains et même à l'exploitation minière illégale.

La nouvelle administration considère ce gang comme étant une "force armée irrégulière du gouvernement vénézuélien menant une incursion prédatrice et une invasion des Etats-Unis", selon un responsable de sa future administration.

Juliette Brossault avec AFP