Victimes, tireur... Ce que l'on sait de la fusillade qui a visé Donald Trump lors d'un meeting de campagne

L'ancien président américain a été visé par des coups de feu ce samedi 13 juillet en plein meeting à Butler en Pennsylvanie. Donald Trump a été blessé à l'oreille, un spectateur a été tué et deux autres blessées, tandis que l'assaillant a été tué.

Les images, saisissantes, sont historiques. L'ex-président américain Donald Trump a été blessé à l'oreille après avoir été la cible de coups de feu ce samedi 13 juillet lors d'un meeting de campagne dans la ville de Butler en Pennsylvanie, à l'est des États-Unis. S'il se porte bien quelques heures après l'événement, un spectateur est mort et deux autres blessés. L'assaillant, lui, a été neutralisé par les forces de l'ordre.

· Une attaque en plein meeting de campagne

À quelques jours de la convention républicaine qui débute lundi 15 juillet, l'ancien chef de l'État Donald Trump a dû être évacué d'urgence de son dernier meeting de campagne alors qu'il venait de commencer son discours. Il a été visé par plusieurs coups de feu et a été blessé au niveau de l'oreille droite.

Après des bruits de détonation, des cris d'effroi ont fusé dans l'assistance et il a aussitôt été mis au sol par les agents du Secret service, chargé de la sécurité des présidents et ex-présidents.

Au bout de quelques instants, Donald Trump s'est relevé, la chevelure ébouriffée et sans sa casquette rouge, entouré par les agents. "Laissez-moi prendre mes chaussures", l'a-t-on entendu leur dire, alors que son visage était ensanglanté. Il a ensuite été escorté de l'estrade jusqu'à sa voiture, levant le poing en l'air à plusieurs reprises, sous les acclamations de ses partisans.

· Un spectateur tué et deux autres gravement blessés

Les Secret Service ont annoncé qu'un spectateur avait été tué et deux autres avaient été grièvement blessés lors de ce meeting de campagne. Leur identité est encore inconnue à ce stade.

Selon un témoin interrogé par la chaîne NBC News, le spectateur tué lors du meeting de Donald Trump est "mort instantanément" après "avoir été atteint à la tête". Selon lui, la victime décédée était "sur la trajectoire des tirs" entre le tireur présumé et l'ex-président.

"On a entendu plusieurs coups de feu, l'homme à côté de moi a été atteint à la tête, il est mort instantanément et est tombé au pied du gradin", a déclaré Joseph, dont le nom de famille n'a pas été précisé. "Une femme a été touchée à l'avant-bras et à la main. À partir de ce moment-là, c'est devenu assez chaotique", a-t-il raconté.

· L'assaillant, qui a tiré depuis un toit, est mort

Les tirs ont été entendus à 18h15 sur place, le tireur ayant "tiré à plusieurs reprises depuis une position élevée", selon le communiqué des Secret Service. L'assaillant se trouvait à l'extérieur de l'enceinte en plein air où se déroulait le meeting, a indiqué sur la chaîne CNN le procureur du comté de Butler, Richard Goldinger.

Le FBI a, par la suite, dévoilé l'identité du tireur. Il s'agit de Thomas Matthew Crooks, un homme blanc de 20 ans, originaire de Bethel Park, un borough (sorte d'arrondissement) du Comté d'Allegheny en Pennsylvanie, situé à une heure de voiture de la ville du meeting où Donald Trump se trouvait.

Selon les FBI, Thomas Matthew Crooks a été tué après avoir tiré depuis "une position élevée" à l'extérieur du lieu du rassemblement où Donald Trump s'exprimait. Les forces de l'ordre ont retrouvé un fusil semi-automatique de type AR-15 près du corps de l'auteur des tirs, selon deux responsables.

Vêtu d'un tee-shirt et d'un baggy, il a été aperçu par plusieurs personnes peu de temps après le début du meeting de Donald Trump, en mouvement sur le toit d'un hangar d'une entreprise à environ 120 mètres, à l'extérieur de l'arène du meeting.

Inscrit comme républicain, le tireur a aussi fait un don de 15 dollars à une initiative des démocrates visant à inciter les gens à se rendre aux urnes, selon les registres fédéraux de financement des campagnes électorales.

· Le FBI confirme une "tentative d'assassinat"

Le FBI a confirmé que les tirs ayant visé l'ex-président américain constituaient bien une "tentative d'assassinat".

"Ce soir, nous avons assisté à ce que nous appelons une tentative d'assassinat contre notre ancien président Donald Trump", a indiqué un responsable du FBI, Kevin Rojek, lors d'une conférence de presse.

L'auteur de la tentative d'assassinat contre Donald Trump a agi seul, a indiqué dimanche la police fédérale américaine, le FBI, précisant que les enquêteurs n'avaient pour le moment "pas identifié" d'affiliation idéologique pour le tireur. Selon la police de Pennsylvanie, il n'ya "aucune raison" de croire à une "autre menace".

· "Je ne me rendrai jamais", réagit Donald Trump

Sur son réseau social, l'ex-président a rapidement réagi aux événements en déclarant qu'il avait été touché par une balle lui ayant transpercé le haut de l'oreille droite. "Il est incroyable qu'un tel acte puisse se produire dans notre pays", dit Donald Trump sur son réseau social, précisant qu'il comptait toujours se rendre à la convention républicaine lundi.

"J'ai tout de suite compris que quelque chose n'allait pas parce que j'ai entendu un sifflement, des coups de feu, et immédiatement (j'ai) senti la balle me traverser la peau. J'ai beaucoup saigné, donc je me suis rendu compte à ce moment-là de ce qui se passait", a-t-il ajouté.

L'ex-président Donald Trump réagit après avoir été blessé par balle lors d'un meeting de campagne, le 13 juillet 2024. © Capture Truth Social

"Ceci est un message de Donald Trump. Je ne me rendrai jamais!", a-t-il ensuite écrit à ses partisans dans un mail.

Dans un message publié quelques heures plus tard, Donald Trump a appelé à l'unité et assuré que "c'est Dieu seul qui a empêché l'impensable".

· Joe Biden "soulagé" que Donald Trump soit en vie

Le président Joe Biden, qui doit affronter Donald Trump à l'élection de novembre, s'est dit "soulagé" d'apprendre que le républicain soit apparemment en bonne santé. "Tout le monde doit condamner" de telles violences, a-t-il affirmé dans une allocution télévisée.

Quelques heures après, le président démocrate a pu s'entretenir avec Donald Trump. Il a déclaré qu'il rentrait à la Maison Blanche plus tôt que prévu.

· Vague de condamnations

Aux États-Unis comme dans le reste du monde, une vague de condamnations afflue ces dernières heures. Le chef de la majorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, s'est déclaré "horrifié".

"Pas de place pour la violence politique dans notre démocratie", a réagi l'ex-président démocrate Barack Obama. L'ancien précident Bill et Hillary Clinton ont eux exprimé leur soulagement de savoir Donald Trump sain et sauf, tout comme l'ancien président américain George W. Bush qui a déploré une "attaque lâche contre sa vie".

À l'international, le président hongrois Viktor Orban, le Premier ministre canadien Justin Trudeau, la présidente italienne Giorgia Meloni ou encore le Premier ministre inden Narendra Modi ont déploré cette attaque. L'homme d'affaires Elon Musk, lui, a réagi en apportant son soutien à Donald Trump et en lui souhaitant un "prompt rétablissement".

De son côté, Emmanuel Macron a évoqué "un drame pour nos démocraties" dans un message publié sur X.

Jeanne Bulant Journaliste BFMTV