Élections présidentielles américaines 2024
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"Un abus et un déni de justice": Donald Trump critique la décision de Joe Biden de gracier son fils Hunter

Donald Trump, s'exprime lors d'un meeting de campagne au McCamish Pavilion le 28 octobre 2024 à Atlanta, en Géorgie.

Donald Trump, s'exprime lors d'un meeting de campagne au McCamish Pavilion le 28 octobre 2024 à Atlanta, en Géorgie. - Anna Moneymaker / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Ce dimanche, Joe Biden a annoncé avoir gracié son fils Hunter, qui attendait de connaître sa peine dans des affaires de détention illégale d'arme à feu et de fraude fiscale. Il avait promis de ne pas le faire mais a dénoncé des accusations politiques.

Une décision polémique moins de deux mois avant de quitter le pouvoir. Dans une publication postée sur son réseau social Truth ce dimanche 1er décembre, Donald Trump a vivement critiqué la décision de Joe Biden de gracier son fils Hunter, jugé coupable dans des affaires de fraude fiscale et de détention illégale d'arme à feu, peu de temps avant son départ de la Maison Blanche.

"La grâce accordée par Joe à Hunter inclut-elle les otages du J-6, qui sont maintenant emprisonnés depuis des années? Quel abus et quel déni de justice", a écrit Donald Trump, faisant référence à ses partisans jugés pour avoir envahi le Capitole en janvier 2021 pour protester contre sa défaite électorale. Donald Trump a promis de les gracier une fois de retour au pouvoir.

Joe Biden dénonce des accusations politiques

Ce dimanche, Joe Biden a décidé de gracier son fils, ce qui signifie que Donald Trump ne pourra pas revenir sur cette décision et que Hunter Biden ne pourra pas être condamné pour ces faits, ni pour tout crime fédéral potentiel commis "du 1er janvier 2014 au 1er décembre 2024".

Cette décision, aussi légale soit-elle, entache le récit défendu par le camp de Joe Biden ces dernières années. En effet, le 46e président des États-Unis avait publiquement, et à plusieurs reprises, assuré qu'il n'accorderait pas la grâce présidentielle à son fils.

En arrivant à la Maison Blanche, il avait, en outre, promis de restaurer l'indépendance de la Justice, érodée pendant le premier mandat de Donald Trump.

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"Aucune personne raisonnable qui examine les faits dans les affaires concernant Hunter ne peut aboutir à une autre conclusion que celle-ci: Hunter a été pointé du doigt uniquement parce qu'il s'agit de mon fils", s'est justifié Joe Biden dans un communiqué, pointant une "erreur judiciaire".

"J'ai dit que je n'interférerai pas avec les prises de décision du ministère de la Justice et j'ai tenu parole même quand j'ai vu mon fils être poursuivi de manière sélective et injuste", a-t-il affirmé, ajoutant: "Les accusations dans ses affaires ont émergé seulement après que plusieurs de mes opposants politiques au Congrès en ont été les instigateurs pour m'attaquer et s'opposer à mon élection".

Trump a utilisé à plusieurs reprises la grâce présidentielle pour des proches

Cette décision ne manquera pas de susciter de nouvelles interrogations sur l'indépendance du système judiciaire américain. Selon CNN, à l'avenir, à chaque fois que Donald Trump sera pointé du doigt pour son recours au pouvoir de grâce présidentielle, il pourra faire valoir que Joe Biden a fait de même pour protéger son propre fils.

Durant son premier mandat, le républicain l'a utilisée à plusieurs reprises, notamment pour gracier le père de son gendre, qu'il a désormais choisi pour être ambassadeur des États-Unis en France.

Dans le même temps, les affaires pénales contre Donald Trump sont au point mort. La semaine dernière, la justice américaine a validé l'arrêt des poursuites contre le président élu pour ingérence électorale. Pour son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a promis de traquer et de se venger de ses "ennemis de l’intérieur".

17 et 25 ans de prison

Comme le rappelle la BBC, ce n'est pas la première fois qu’un président américain gracie un membre de sa famille. En 2001, Bill Clinton a gracié son jeune demi-frère pour un délit lié à la cocaïne commis en 1985.

Le 12 décembre, Hunter Biden devait entendre la peine retenue contre lui après sa condamnation en juin pour achat et détention d’arme à feu, en 2018, alors qu’il était sous la dépendance de la drogue et avait menti à ce sujet dans le formulaire d’acquisition. Le 16 décembre, il devait aussi connaître sa sentence après avoir plaidé coupable en septembre pour fraude fiscale.

ABCNews indique que pour les accusations de fraude, le fils du président risquait jusqu'à 17 ans de prison et 25 ans de prison pour sa condamnation pour port d'arme.

Selon CNN, il y a une certaine vérité dans l'affirmation de Joe Biden selon laquelle son fils a été "traité différemment" en raison de l’identité de son père, notamment dans les enquêtes républicaines au Congrès relatives à la possession illégale d’une arme à feu.

Salomé Robles