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"Elle ne devrait pas avoir lieu": la future visite d'État de Donald Trump critiquée au Royaume-Uni

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Des élus britanniques s'opposent à la future venue du président américain invité au Royaume-Uni par le roi Charles III. Une pétition a même été lancée.

Donald Trump persona non grata au Royaume-Uni? Plusieurs élus britanniques appellent le roi Charles III à renoncer à inviter prochainement Donald Trump. Le président américain a en effet été invité pour une visite d'État au Royaume-Uni, sa deuxième après celle de 2019, par une lettre écrite par le roi Charles III et que lui a remise le Premier ministre Keir Starmer.

Un événement auquel s'opposent plusieurs représentants politiques, à commencer par le Premier ministre d'Écosse John Swinney, membre du SNP (le Parti national écossais, NDLR).

Pour lui, le Royaume-Uni "ne devrait pas envisager" d’accorder une nouvelle visite d’État à Donald Trump à la lumière des scènes "inacceptables" survenue dans le Bureau ovale à la Maison Blanche.

Le Premier ministre d'Écosse fait ici référence à l'accrochage qui a eu lieu vendredi dernier entre Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Invité à Washington D.C. en vue de signer un accord stratégique sur l'exploitation de terres rares en Ukraine, Volodymyr Zelensky venait aussi se faire confirmer le soutien des États-Unis avec le retour du président républicain.

"Les visites d'État devraient être accordées aux alliés les plus honorables"

Une rencontre qui a tourné court après un échange particulièrement tendu entre les deux dirigeants ce qui a eu pour conséquence le départ précipité du président ukrainien et la non signature de l'accord sur les minerais.

"Tant que nous ne saurons pas si les États-Unis seront nos partenaires à part entière et nos alliés pour protéger l’indépendance de l’Ukraine (....) alors je ne pense pas que nous devrions parler d’une deuxième visite d’État pour le président Trump", a ajouté John Swinney.

Pour la députée conservatrice Alicia Kearns, "les visites d'État devraient être accordées aux alliés les plus honorables, et non pour s'attirer des faveurs".

"Aucune visite d'État ne devrait avoir lieu tant que l'engagement ferme des États-Unis envers leurs alliés n'est pas assurée. Sa Majesté ne devrait pas avoir à porter le poids des échecs diplomatiques de Keir", déclare-t-elle. Des propos rapportés par le HuffPost mais qui n'engagent que la députée selon la cheffe du parti conservateur Kemi Badenoch.

Une pétition appelant le Premier ministre Keir Starmer et le roi Charles III à annuler cette visite d'État a d'ailleurs vu le jour et récolte ce lundi soir plus de 150.000 signatures. "Elle ne devrait pas avoir lieu (...) une immense pétition signée par des centaines de milliers d'entre nous montrera à Trump, au roi et au Premier ministre à quel point le président américain est vraiment indésirable", peut-on lire sur la page web de la pétition.

Keir Starmer maintient la visite d'État

Pour Ed Davey, chef des libéraux-démocrates, les Britanniques doivent "faire comprendre à la Maison Blanche que la visite d’État sera sincère, que nous l’accueillerons ici, mais à condition qu’il (Donald Trump, NDLR) agisse, que les États-Unis agissent, qu’ils travaillent avec le Royaume-Uni et l’Europe pour soutenir et défendre l’Ukraine".

Une position similaire à celle défendue par Keir Starmer dans un entretien accordé à la BBC: "je m'intéresse aux étapes pratiques, aux ponts que je peux construire, aux relations que je peux réparer et améliorer pour nous apporter une paix durable en Europe".

Le Premier ministre britannique affirme encore "ne pas se laisser détourner par le SNP ou d'autres qui tentent d'intensifier leur rhétorique sans vraiment comprendre ce qui est l'enjeu le plus important ici: nous parlons de la paix en Europe."

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, lui, a été reçu ce week-end par le roi Charles III dans sa résidence de Sandringham à l'est du pays après un sommet réunissant une quinzaine de dirigeants européens dont Emmanuel Macron.

Hugues Garnier Journaliste BFMTV