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États-Unis

Donald Trump poursuivi pour diffamation par une femme qui l'accuse d'agression sexuelle

Summer Zervos lors d'une conférence de presse le 17 janvier 2017

Summer Zervos lors d'une conférence de presse le 17 janvier 2017 - Valerie Macon-AFP

Pour avoir nié l'agression sexuelle dont il est accusé, Donald Trump est poursuivi pour diffamation par une ancienne candidate de son émission de téléréalité The Apprentice. Plutôt embarrassant à trois jours de son investiture.

C'est une mauvaise nouvelle pour le prochain locataire de la Maison Blanche. Une ex-candidate de l'émission de téléréalité The Apprentice, qui avait accusé Donald Trump de comportement sexuel abusif, poursuit le président élu pour "diffamation", à trois jours de son investiture.

Summer Zervos, 42 ans, avait accusé le milliardaire de l'avoir embrassée et touchée contre son gré dans une chambre d'hôtel, il y a une dizaine d'années. "Nous avons aussi un chef d'accusation pour détresse émotionnelle" dans la plainte, a déclaré Gloria Allred, son avocate, mardi lors d'une conférence de presse à Los Angeles, notant que sa cliente avait passé avec succès un test au détecteur de mensonges.

"Soumise à des avances non souhaitées"

Elle a expliqué que sa cliente avait été "soumise à des avances non souhaitées" de la part de Donald Trump et que ce dernier avait par la suite nié ces allégations, soutenant n'avoir "jamais invité Summer Zervos dans sa chambre d'hôtel" et que ces "événements ne se sont jamais déroulés".

La plainte déposée à New York affirme qu'il s'est servi de sa position de personnalité de premier plan "pour dénigrer (...) Summer Zervos et d'autres femmes" et leur "nuire intentionnellement", a poursuivi Gloria Allred. Summer Zervos a quant à elle lu une déclaration où elle a rappelé avoir appelé le président élu à rétracter ses déclarations contre elle, lors d'une conférence de presse il y a deux mois.

"Défendre ma réputation"

Puisqu'il ne l'a pas fait, "il ne m'a pas laissé d'autre alternative que de le poursuivre pour défendre ma réputation", assure la plaignante, précisant qu'elle est "prête à retirer sa plainte immédiatement sans compensation financière s'il rétracte ses fausses déclarations" à son égard.

La plainte demande des dommages et intérêts d'un montant non déterminé, pour compenser notamment les "dégâts émotionnels et les pertes économiques". Évoquant les poursuites de Paula Jones pour agression sexuelle contre le président Bill Clinton, qui avaient été suivies d'une procédure de destitution inaboutie, l'avocate a fait valoir que si Donald Trump n'obtempérait pas, il y aurait "des conséquences" pour lui et sa présidence.

Il l'aurait accueillie en peignoir

Summer Zervos avait participé à l'émission, animée de 2003 à 2015 par Donald Trump, mais avait été éliminée à l'embauche. Ayant gardé contact et espérant pouvoir travailler avec lui, elle dit avoir été invitée en 2007 à déjeuner avec lui et avoir, au lieu de cela, été dirigée vers une chambre où le magnat de l'immobilier l'aurait accueillie en peignoir, embrassée et touchée sur les seins contre son gré, se frottant contre elle avant que la jeune femme ne s'échappe.

Toute une série de femmes ont accusé Donald Trump d'agression sexuelle ou de comportements sexuels abusifs à la fin de la campagne présidentielle l'an dernier, après la diffusion d'une vidéo de 2005 dans laquelle il affirmait embrasser et attraper par l'entrejambe des femmes sans demander leur permission.

C.H.A. avec AFP