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États-Unis

Comment sont organisés les débats présidentiels à l'étranger

Lors du troisième débat opposant Donald Trump à Hillary Clinton, lors de la campagne présidentielle américaine, en octobre 2016.

Lors du troisième débat opposant Donald Trump à Hillary Clinton, lors de la campagne présidentielle américaine, en octobre 2016. - Zach Gibson - AFP

Les deux finalistes de l'élection présidentielle, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, s'affronteront ce mercredi soir pour le grand débat télévisé de l'entre-deux tours. Une tradition à laquelle se sont pliés leurs prédécesseurs depuis 1974, et que l'on observe également à l'étranger.

Le duel aura lieu ce mercredi soir. Emmanuel Macron et Marine Le Pen, les deux vainqueurs du premier tour de l'élection présidentielle, s'apprêtent à s'affronter lors du traditionnel débat d'entre-deux tours, retransmis en direct à la télévision. Timing, décor, disposition, ordre de parole: tous les éléments de la mise en scène du débat ont été déterminés avec précision à l'avance par les chaînes organisatrices, coordonnées avec les équipes des candidats. A l'étranger, les candidats aux élections doivent également se plier à cet exercice. Tour d'horizon de quelques pratiques observées.

> Etats-Unis: deux candidats debout

Outre-Atlantique, le débat télévisé a été instauré pour la première fois en 1960, pour l'élection présidentielle ayant opposé John F. Kennedy à Richard Nixon, mais a été absent des scrutins qui ont suivi, en 1964, 1968 et 1972. L'exercice a finalement repris en 1976, pour l'affrontement Carter-Ford, et est depuis devenu un rendez-vous incontournable de la campagne présidentielle américaine. En témoignent les chiffres d'audience enregistrés par les télévisions, souvent vertigineux

Généralement, et à l'inverse de ce que nous connaissons en France, les candidats américains débattent debout, derrière des pupitres. Les questions peuvent être posées par le modérateur, mais aussi par le public. Ce fut notamment le cas lors du deuxième débat ayant opposé Hillary Clinton à Donald Trump, en 2016. Une mise en scène particulière avait également été imaginée pour ce deuxième duel: les deux rivaux avaient été équipés de micros-main, afin de leur permettre de se déplacer sur le plateau

En 1992, le format traditionnel du débat entre les deux représentants des deux grands partis démocrate et républicain avait été un peu modifié, puisqu'un troisième candidat avait pu participer. Ross Perot, milliardaire et candidat indépendant, s'était ainsi retrouvé à défendre ses idées entre Bill Clinton et George H. W. Bush. 

> Autriche: un débat sans arbitre

Lors de son élection présidentielle de 2016, l'Autriche avait assisté à un type de débat télévisé d'un nouveau genre. En mai, alors qu'aucun des candidats des partis traditionnels, le Parti social-démocrate (SPO) et le Parti populaire (OVP), n'était parvenu à accéder au second tour de la présidentielle, les deux candidats vainqueurs du premier tour, Norbert Hofer, représentant l'extrême droite, et Alexander Van der Bellen, soutenu par les écologistes, avaient débattu seul à seul, sans arbitre.

Les deux hommes s'étaient retrouvés autour d'une petite table carrée, assis face à face sur de petites chaises, le tout dans au milieu d'un décor plutôt... dépouillé. Et avaient donc animés eux-mêmes leur propre débat qui, dans la forme, tenait plus de la discussion.

En décembre, avant la tenue d'un nouveau vote en raison d'irrégularités dans le scrutin, un débat télévisé plus conformiste, avec arbitre et décor plus moderne, avait finalement été organisé entre les deux mêmes candidats. 

Alexander Van der Bellen et Nobert Hoffer lors de leur débat télévisé sans arbitre.
Alexander Van der Bellen et Nobert Hoffer lors de leur débat télévisé sans arbitre. © Joe Klamar - AFP

> Iran: le dilemme de la retransmission en direct

L'Iran, où la campagne présidentielle bat actuellement son plein en vue de l'élection du 19 mai, s'est retrouvé face à un dilemme: faut-il retransmettre en direct les débats à la télévision? Le 20 avril, le ministère de l'Intérieur iranien avait annoncé de nouvelles règles édictées pour encadrer la tenue des débats entre les candidats, dont le premier volet s'est tenu le 28 avril. 

Il avait notamment fait savoir que cette campagne 2017 ne compterait aucun débat diffusé en direct à la télévision, et que tous seraient pré-enregistrés, conformément à une décision de la Commission de surveillance de la campagne électorale. La décision avait été justifiée par le fait qu'il fallait empêcher la diffusion de fausses "accusations" lors des joutes entre candidats. Cette nouvelle règle avait été immédiatement critiquée par plusieurs candidats ainsi que par le public. Tous avaient dénoncé une "atteinte à la transparence". Face à la fronde, les autorités électorales sont finalement revenues sur leur décision, et tous les débats seront retransmis en direct.

Les débats ont été très suivis au cours des deux dernières élections présidentielles iraniennes, en 2009 et 2013, et de nombreux experts ont souligné que la prestation du président Hassan Rohani avait été cruciale pour sa victoire, lors du dernier scrutin.

Lors du premier débat télévisé de la campagne présidentielle iranienne de 2017, le 28 avril.
Lors du premier débat télévisé de la campagne présidentielle iranienne de 2017, le 28 avril. © JAMEJAMONLINE - AFP
Adrienne Sigel