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Tunisie

Le président tunisien en visite d'Etat en France pour chercher un soutien fort

Béji Caïd Essebsi et François Hollande, le 29 mars 2015, à Tunis.

Béji Caïd Essebsi et François Hollande, le 29 mars 2015, à Tunis. - Emmanuel Dunand - AFP

François Hollande accueille mardi le président tunisien Béji Caïd Essebsi, en visite d'Etat de deux jours en France. Les enjeux politiques sont à la fois économique et sécuritaire.

Il a remporté l'élection présidentielle tunisienne en décembre dernier. Mardi, Béji Caïd Essebsi arrive en France pour une visite d'Etat qui va durer près de deux jours. Sa venue est notamment destinée à renforcer la coopération économique et sécuritaire entre les deux pays amis, dont les relations sont parfois compliquées depuis la révolution tunisienne. 

Geste rare, François Hollande accueillera lui-même son homologue à l'Hôtel des Invalides, avant le dîner d'Etat organisé en son honneur à l'Elysée. Signe également de l'importance de cette visite, Béji Caïd Essebsi s'exprimera mardi après-midi devant le Sénat. Le président tunisien, qui sera par ailleurs fait docteur honoris causa à la Sorbonne, où il a effectué ses études, sera reçu le lendemain à déjeuner par le Premier ministre Manuel Valls.

L'essor des jihadistes depuis la révolution de 2011, qui a culminé en mars avec l'attaque du musée du Bardo, qui a fait 22 morts, dont quatre Français, et les profondes difficultés économiques du seul pays du Printemps arabe ayant réussi sa transition postrévolutionnaire, devraient être au coeur des discussions entre les deux chefs de l'Etat.

Une dette transformée en investissements

En juillet 2013, dans les soubresauts de la période post Ben Ali, François Hollande était déjà venu exprimer sa confiance dans le processus de transition démocratique engagé, devant l'Assemblée nationale constituante tunisienne. Il y était revenu en février 2014, à l'occasion de l'adoption de la nouvelle Constitution. Plus récemment, il s'est joint le 29 mars à la grande marche contre le terrorisme organisée à Tunis après l'attentat du Bardo. 

Le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait d'ailleurs offert à ce moment-là une coopération technique aux Tunisiens (moyens d'enquête, recueil d'informations, analyse d'échantillons). La France pourrait désormais s'engager dans des actions "plus complètes" pour renforcer notamment la protection de la frontière avec la Libye.

Lors de sa visite en 2013, le président français avait notamment annoncé son intention de convertir 60 millions d'euros de dettes tunisiennes en investissements. Selon l'Elysée, un accord en ce sens doit être finalisé lors de cette visite. La France est le premier partenaire commercial de la Tunisie et son premier investisseur extérieur. Quelque 1.300 entreprises françaises employant plus de 125.000 personnes sont implantées en Tunisie.

A. G. avec AFP