Comment sont surveillés les jihadistes français?

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Un an après l’affaire Mohamed Merah, deux nouvelles arrestations relancent la question de la surveillance des Français qui s’entraînent au jihad à l’étranger. Il s'agit de deux Français, l'un arrêté en novembre Mali et expulsé vers la France car soupçonné de jihad, l'autre fait prisonnier par l'armée française lors des combats de ces derniers jours dans le nord du Mali.
"On peut en trouver dans toutes les zones de combat du jihad, mais plus particulièrement dans la zone d’Aqmi, explique le colonel Michel Goya, expert en recherche stratégique à l’Ecole militaire. Le Mali est le front principal actuellement, mais rien n’empêche de les trouver en Libye. Et le front premier d’Aqmi reste l’Algérie."
Anticiper la radicalisation
Depuis quelques années, les filières terroristes se sont dispersées. Les candidats au jihad agissent de manière plus spontanée, seuls ou en petits groupes, avec l’opportunité de s’entraîner à l’étranger.
Il s’agit souvent de jeunes fragiles psychologiquement, et en perte de repères. Mais les spécialistes se refusent à tout profil type de l’apprenti jihadiste. "Cela obéit en grande partie à des trajectoires personnelles, explique Jean-Louis Burguière, ancien juge anti-terrrosiste, mais on sait qu’il y a des facteurs favorisant, comme la prison, la détention et les entourages."
La surveillance des suspects est constante depuis l’affaire Merah, et plus récemment depuis le début de la guerre au Mali. Toute la difficulté est d’anticiper leur radicalisation et leur passage à l’acte. Selon Manuel Valls, il y aurait en France plusieurs dizaines de Mohamed Merah potentiels.
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