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Afrique

Ebola: l'OMS donne son feu vert à l'emploi de traitements non homologués

Un membre de MSF dans un hôpital traitant des patients contaminés par le virus Ebola à Conackry, en Guinée, le 28 juin 2014.

Un membre de MSF dans un hôpital traitant des patients contaminés par le virus Ebola à Conackry, en Guinée, le 28 juin 2014. - -

En l'absence de traitement spécifique pour traiter l'épidémie de fièvre hémorragique qui frappe l'Afrique de l'Ouest, le comité d'éthique de l'Organisation mondiale de la santé a approuvé l'emploi de traitements non homologués, "sous réserve que certaines conditions soient remplies". Les Etats-Unis ont déjà promis l'envoi du sérum expérimental "Zmapp" au Liberia.

Le comité d'experts réuni lundi par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a approuvé l'emploi de traitements non homologués dans la lutte contre la fièvre hémorragique Ebola, selon un communiqué de l'organisation mardi.

"Devant les circonstances de l'épidémie et sous réserve que certaines conditions soient remplies, le comité a abouti au consensus estimant qu'il est éthique d'offrir des traitements non homologués dont l'efficacité n'est pas encore connue ainsi que les effets secondaires, comme traitement potentiel ou à titre préventif", explique l'Organisation mondiale de la santé.

Il n'existe pour l'instant aucun traitement ou vaccin spécifique contre la fièvre hémorragique due au virus Ebola, qui se transmet par contact direct avec le sang et des liquides biologiques de personnes ou d'animaux infectés.

"Transparence absolue"

Le comité a défini comme conditions d'emploi de ces traitements non homologués "une transparence absolue quant aux soins, un consentement informé, la liberté de choix, la confidentialité, le respect des personnes, la préservation de la dignité et l'implication des communautés".

Les experts se réfèrent à "l'obligation morale de collecter et partager les données sur la sécurité et l'efficacité de ces interventions" qui doivent faire l'objet d'une évaluation constante en vue de leur utilisation future.

La fièvre hémorragique Ebola qui sévit en Afrique de l'Ouest a franchi la barre des 1.000 morts, avec 1.013 décès et 1.848 cas dénombrés (confirmés, suspects et probables), selon le dernier bilan de l'OMS lundi soir.

Washington promet l'envoi du sérum expérimental au Liberia

Avant même l'annonce de l'approbation de l'OMS, les Etats-Unis avaient promis l'envoi au Liberia, l'un des pays les plus touchés par l'épidémie, d'un sérum expérimental, disponible en très faibles quantités, pour traiter les médecins libériens actuellement infectés.

"La Maison Blanche et l'Agence américaine des médicaments (FDA) ont approuvé la demande du Liberia" de mise à disposition "de doses d'échantillons du sérum expérimental pour traiter les médecins libériens actuellement infectés", a affirmé la présidence libérienne dans la nuit de lundi à mardi. Cet accord fait suite à une demande faite par la présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf le 8 août à son homologue américain Barack Obama.

Le traitement expérimental doit être apporté au Liberia par un émissaire du gouvernement américain dans le courant de la semaine, a ajouté la présidence libérienne, sans donner de date précise.

Ces derniers jours, plusieurs Etats ont exprimé le souhait de pouvoir utiliser l'anticorps expérimental dit "ZMapp", développé dans un laboratoire privé aux Etats-Unis et jamais testé sur l'homme auparavant. Ce sérum a été utilisé avec des premiers résultats positifs sur deux soignants de nationalité américaine infectés au Liberia, qui ont été transférés aux Etats-Unis et mis en quarantaine.

V.R. avec AFP