Abattage sans étourdissement: Bardot écrit à Macron après des images filmées dans un abattoir

La fondation Brigitte Bardot part en guerre contre l'abattage de bovins sans étourdissement après avoir obtenu des images filmées en caméra cachée en décembre dernier, dans un abattoir d'Aveyron.
"On les fait souffrir mille morts"
On y voit notamment le quotidien d'un abattoir, où des boeufs sont prêts à être abattus selon des rituels sacrificiels halal ou cacher, c'est à dire qu'aucun moyen irréversible d'étourdissement n'est utilisé avant de tuer l'animal. Si dans le cas de cet abattoir tout le "protocole" est respecté, ainsi que les règles d'hygiène, certains animaux mettent plus de trois minutes à perdre connaissance. Une réalité que dénonce fermement Brigitte Bardot:
"Si en voyant des images pareilles les gens continuent à avoir envie de manger de la viande, c'est que vraiment je ne comprends plus rien à l'être humain. Non seulement on leur prend leur vie, mais on les fait souffrir mille morts. Des tortures inimaginables, comme au Moyen-Age, alors qu'on a les moyens d'adoucir leur mort", explique-t-elle.
Une lettre adressée à Emmanuel Macron
Si l'Union européenne a officiellement interdit cette pratique, la France a obtenu une dérogation pour respecter certains rituels religieux, bien que les autorités en question soient prêtes à discuter des technologies disponibles pour la limiter. Cependant, le problème est aussi économique et certaines parties du boeuf se retrouvent facilement sur le marché classique, comme les steaks hachés bas de gamme:
"Comme il n'y a pas d'obligation d'étiqueter les viandes issues de ce type d'abattage, les abattoirs ont tout intérêt à généraliser l'abattage sans étourdissement pour alimenter d'une part les circuits rituels mais aussi les circuits classiques, sans indication pour le consommateur", explique Christophe Marie, porte-parole de la fondation.
Dans une lettre envoyée ce lundi, et dont BFMTV a eu copie, Brigitte Bardot demande à Emmanuel Macron d'interdire définitivement cette pratique et d'appliquer la réglementation européenne de mise à mort. Avant d'interroger le président: "Puis-je encore compter sur vous?". Sollicité par nos soins, l'entourage du chef de l'Etat l'assure:
"La question du bien-être animal est essentielle et il souhaite (Emmanuel Macron) des avancées (...) Le Président a décidé de missionner le ministre de l'Agriculture (concernant cet abattage sans étourdissement)", a-t-on expliqué. Une mission qui a d'ailleurs débuté janvier.