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Yann Moix s'en prend à Emmanuel Macron sur les migrants

Yann Moix

Yann Moix - Kenzo Tribouillard / AFP / Christophe Petit Tesson / POOL / AFP

L'écrivain et chroniqueur avait déjà tancé le chef de l'État dans une tribune en janvier dans Libération en l'accusant d'avoir instauré à Calais un "protocole de la bavure".

"Un Afghan qui rêve de vivre en France est davantage français qu'un Français qui fait tout pour l'en empêcher", s'insurge l'écrivain Yann Moix dans Dehors, une longue lettre ouverte à Emmanuel Macron, pour inciter le président de la République à revoir sa politique à l'égard des migrants. Cet ouvrage de plus de 360 pages, à paraître ce mercredi 6 juin chez Grasset, se veut "un SOS", affirme l'éditeur de Yann Moix.

L'écrivain et chroniqueur avait déjà tancé le chef de l'État dans une tribune en janvier dernier dans Libération, où il l'accusait d'avoir instauré à Calais un "protocole de la bavure", affirmant avoir filmé des "actes de barbarie". Ce documentaire doit être diffusé samedi sur Arte. Cette tribune avait été critiquée par le préfet du Pas-de-Calais et le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.

Avec Dehors, il s'agit de "dire à quel point les jeunes exilés à Calais et ailleurs font les frais d'une politique absurde. Une politique migratoire qui les empêche de sortir de notre territoire alors que, tous ou presque, veulent rallier l'Angleterre", explique l'éditeur dans la présentation du livre.

Tout au long de sa démonstration, le chroniqueur d'ONPC ne cache pas son ressentiment à l'encontre du président:

"Vous nous abreuvez de leçons d'humanisme, et vos discours hypocrites sont saturés de vaines saillies sur la montée des extrêmes (...) Mais dans le temps même où (...) vous faites concurrence à vos propres platitudes, ce sont des populations entières, et des plus démunies, et des plus abîmées, qui sont rejetées, ostracisées, stigmatisées, martyrisées", déplore l'écrivain.

Dehors de Yann Moix
Dehors de Yann Moix © Kenzo Tribouillard / AFP / Grasset

"La Libye de l'Angleterre"

Revenant sur les accords du Touquet (entrés en vigueur en 2004 et qui fixent la frontière britannique sur le territoire français en échange d'une contribution financière de Londres), Yann Moix estime qu'ils ont fait de la France "la Libye de l'Angleterre".

S'appuyant sur des études de l'OCDE, Yann Moix rappelle que "le coût en prestations sociales des exilés" est "le plus souvent surestimé". Les exilés, souligne l'écrivain, "sont de possibles travailleurs, de potentiels entrepreneurs, de virtuels innovateurs. Ils sont, tout aussi bien, de la graine de contribuables".

"Dans nombre de pays développés, soutient-il, les exilés qui viennent travailler et trouvent aussitôt un emploi participent immédiatement à l'économie. C'est un enrichissement".

Jugeant que "ce qui se passe à Calais, à Menton ou ailleurs est d'une extrême gravité", Yann Moix invite le président à faire preuve de "considération". "Changez d'ambition, il est encore temps; accueillez ceux qui nous insultent moins en demandant l'asile que ne nous insultent ceux qui crient qu'on doit le leur refuser", conclut-il.

J.L. avec AFP