Calais: Natacha Bouchart dénonce le "filon" des migrants de Yann Moix

La maire de Calais Natacha Bouchart a estimé ce dimanche que le chroniqueur de l'émission On n'est pas couché sur France 2, Yann Moix, avait trouvé "son filon" en fustigeant le traitement infligé aux migrants à Calais.
"Il a un besoin d'existence et de revivre une autre vie, de se faire des moyens financiers supplémentaires et il a trouvé un filon pour cela (...) c'est son filon pour se refaire ou se retaper au niveau de sa carrière", a lancé Natacha Bouchart.
"Il est aujourd'hui au même niveau que Marine Le Pen"
Depuis plusieurs semaines, Yann Moix dénonce sur les plateaux télés les actes de "barbarie" de la part de l'Etat envers les migrants à Calais. Le 28 janvier, l'écrivain assurait notamment sur BFMTV que les migrants ne pouvaient pas dormir "plus de deux heures" avant d'être "délogés" et que des policiers se livraient à des actes d'humiliation, en "urinant" sur des couvertures, "lacérant" des tentes ou "gazant de l'eau potable".
Quelques jours plus tôt, Yann Moix signait une tribune au vitriol contre Emmanuel Macron dans Libération et diffusait des vidéos prises avec sa caméra montrant des confrontations entre forces de l'ordre et migrants.
"Yann Moix a des propos inacceptables quand il parle de 'lacérer', 'gazer', je ne sais pas s'il connaît bien l'Histoire de France. Il est aujourd'hui au même niveau que Marine Le Pen", a poursuivi la maire LR de Calais.
Une "instrumentalisation"?
Alors que de violents affrontements entre migrants ont fait 18 blessés jeudi dernier, Natacha Bouchart a souligné que les "habitants de Calais" étaient de nouveau "dans la peur et le stress". Elle a par ailleurs salué le travail des forces de l'ordre face à la violence qui est "du côté des migrants".
"Nous sommes passés de 10.000 à 600 migrants. Mais avec des populations de plus en plus dures, violentes, et parfois instrumentalisées par certaines associations", a-t-elle estimé.
"Des armes ont été utilisées, d'où viennent-elles?", s'est encore interrogée la maire de Calais qui évoque la possibilité que des "passeurs, des associatifs activistes arment les migrants". Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, qui s'est rendu à Calais le soir-même des incidents sur place, avait de son côté affirmé que les auteurs des coups de feu lors des affrontements étaient des "passeurs", rappelant que "les migrants de base ne sont pas armés".