Violences en Martinique: des tirs d'armes automatiques et des barricades enflammées en plein couvre-feu

Un partisan du RPPRAC lors d’un rassemblement de discussions pour lutter contre la vie chère, à Fort-de-France, sur l’île française de la Martinique, dans les Caraïbes. Le 19 octobre 2024. (Photo d'illustration) - Philippe LOPEZ / AFP
Dans la nuit de mardi 22 à ce mercredi 23 octobre, la Martinique a une nouvelle fois dû faire face à des violences. "Cette nuit encore, des individus cagoulés et armés ont tenté de semer le chaos en Martinique", déplore dans un communiqué la préfecture de ce territoire insulaire où les armes circulent massivement.
"Les pompiers et les gendarmes ont été ciblés à trois reprises par plusieurs dizaines de tirs répétés, en rafale, d'armes automatiques à Schoelcher", près de Fort-de-France, poursuit-on de même source, signalant le braquage d'un automobiliste et l'incendie de son véhicule.
La préfecture, qui représente l'État en Martinique, signale aussi "7 barricades, souvent enflammées", érigées dans quatre communes du territoire, dont Fort-de-France.
"De nombreux délinquants ont jeté cocktails Molotov et projectiles sur les policiers et les gendarmes", détaille-t-elle, assurant que des blocages étaient toujours en cours à Fort-de-France, avec des véhicules "renversés".
Une île sous tension depuis plusieurs semaines
Cette nouvelle nuit de violences intervient dans un contexte de recrudescence des tensions depuis quelques jours dans cette île française des Caraïbes d'environ 350.000 habitants, dans un contexte de mobilisation contre la vie chère.
Ce lundi 21 octobre, le couvre-feu, en vigueur depuis le 10 octobre dernier, a été prolongé sur l'ensemble du territoire de minuit à 5 heures du matin jusqu'au 28 octobre prochain. Une mesure également assortie de restrictions de vente et transports d'essence et d'usage d'engins pyrotechniques.
Malgré un protocole d'accord signé notamment par le préfet, la Collectivité territoriale de Martinique et plusieurs acteurs économiques pour faire baisser les prix de milliers de produits alimentaires de "20% en moyenne", la mobilisation contre la vie chère se poursuit.
Le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), à l'origine du mouvement, a refusé de signer l'accord, l'estimant insuffisant.