Martinique: un bâtiment de la gendarmerie incendié et au moins 12 militaires blessés dans de nouvelles violences

Les violences continuent en Martinique en marge de la protestation contre la vie chère qui soulève l'île depuis plusieurs semaines. Ce mercredi 9 octobre, au moins 12 gendarmes ont été blessés, dont un par balle, a appris BFMTV auprès d'une source proche de l'enquête, confirmant les informations de l'AFP.
Le militaire blessé par arme à feu l'a été suite à une intervention pour stopper le pillage d'un supermarché Casino à Schoelcher, commune voisine de Fort-de-France.
Dans le nord-ouest de l'île, quatre gendarmes ont été blessés au Carbet, dont un a été transporté à l'hôpital et placé sous surveillance. Sur place, le bâtiment de la gendarmerie, inauguré le 6 août dernier a été totalement détruit dans un incendie. Un homme cagoulé et muni d'un bidon d'essence, a été aperçu près d'un barrage quelques minutes avant le départ du feu.
L'opération "île morte" s'embrase
Les barrages de l'opération "île morte" se sont formés en début de journée ce mercredi 9 octobre, provoquant de violentes altercations entre manifestants et forces de l'ordre. En tête des revendications des protestataires: leur opposition aux "violences exercées par les policiers de la CRS 8.
Jean-Claude Ecanvil, maire de cette station balnéaire connue pour son calme, parle d'"émeutes" qui auraient mal tourné malgré les négociations avec les contestataires.
"J'ai particulièrement négocié avec les manifestants et puis c'est reparti. C'est de la violence, de la violence gratuite", confie le maire du Carbet Jean-Claude Ecanvil au micro de BFMTV.
"Une violence qui n'amène rien à la diminution du coût de la vie", ajoute l'édile, visiblement marqué par ces affrontements. Entre manifestants et gendarmes, le ton est monté d'un cran ce mercredi 9 octobre, entraînant l'utilisation de tirs de LBD et de bombes lacrymogènes par les forces de l'ordre.
Le même jour, des "opérations escargot" avaient été menées partout ailleurs sur les routes martiniquaises. L'objectif? Participer, avec les différents barrages installés, à la paralysie de l'île. Une volonté des manifestants afin de faire entendre leur colère. Des jets de projectiles sur les forces de l'ordre proches des barricades ont également été observés.
Depuis le début de la crise contre la vie chère en Martinique, quatre tables rondes ont été organisées par les autorités. Jeudi prochain, une cinquième aura lieu avec pour but l'élaboration d'un "plan d'action" viable.