"Toujours autant douloureux": Hedi témoigne un an après avoir été gravement blessé par des policiers à Marseille

Le jeune homme avait été grièvement blessé en marge des émeutes, atteint par un tir de LBD et frappé par des fonctionnaires de police, dans la nuit du 1er au 2 juillet 2023 à Marseille. Un an après, Hedi confie ne pas en vouloir aux policiers mis en cause.

"Je leur en voulais pas hier, je leur en voudrai pas demain". Hedi, grièvement blessé dans la nuit du 1er au 2 juillet 2023 en marge des émeutes à Marseille, après la mort du jeune Nahel, témoigne ce jeudi 4 juillet auprès de La Provence.

Le jeune homme, âgé de 22 ans au moment des faits dans la nuit du 1er au 2 juillet 2023, avait été amputé d'une partie de son crâne après un tir de LBD et un déferlement de coups de poing et de pied de policiers alors qu'il se trouvait au sol.

Un an après les faits, il donne des nouvelles sur son état de santé. "Malheureusement, je me sens toujours pareil qu'il y a un an. Visuellement, on m'a remis le morceau de crâne dont j'ai été amputé mais je vais devoir repasser par une, ou deux opérations. La greffe n'a pas pris", explique-t-il à nos confrères.

"J'ai commencé à faire des crises d'angoisse à l'approche de la date anniversaire. Je rumine beaucoup, j'ai beaucoup de mal à me rendre compte de ce qu'il s'est passé", témoigne Hedi.

"Important de tourner la page"

Le jeune homme assure aujourd'hui vouloir aller de l'avant, malgré les difficultés tant physiques que psychologiques. "Je pense que c'est important de tourner la page et je ne veux pas attendre le procès pour passer à autre chose. Mais ça ne sera pas pour cette année", regrette-t-il.

"J'aimerais que les principaux concernés se rendent compte que même un an après, si ça commence à devenir moins douloureux pour eux, c'est toujours autant douloureux pour moi", confie Hedi à La Provence.

Selon des informations révélées ce jeudi par France Bleu Provence, un rapport d'expertise médicale révèle que le tir policier de flashball ayant touché le jeune homme n'est finalement pas la cause de ses graves blessures, mais plutôt plusieurs coups donnés par les forces de l'ordre alors qu'il était au sol.

L'avocat de Hedi, Me Jacques-Antoine Preziosi, a confirmé auprès de l'AFP que "ce sont a priori les coups portés au sol après le tir de LBD qui sont à l'origine des plus importantes séquelles" et non le tir qui semblait "le plus spectaculaire pour tout le monde".

Hedi subira d'ailleurs une nouvelle lourde opération la semaine prochaine au niveau du crâne.

Alixan Lavorel