"Un discours de défaite": Gérald Darmanin fermement opposé à la légalisation du cannabis

Pour Gérald Darmanin, c'est non. Et plutôt deux fois qu'une. Le ministre de la Justice réaffirme son ferme désaccord à une légalisation du cannabis ce lundi 17 février à l'occasion de la remise d'un rapport parlementaire du député insoumis Antoine Léaument et de son homologue macroniste Ludovic Mendes, qui prône cette mesure.
"Coup de poignard"
"C'est un discours de défaite", dénonce-t-il lors d'un déplacement à Condé-sur-Sarthe (Orne), parlant ensuite d'un "coup de poignard donné à la société". "Il n'y a pas de sociétés qui ont réussi à légaliser la drogue, sans énormes augmentations de la consommation. En plus de la consommation cachée, qui existe lorsque vous consommez de la drogue (...) vous (créez) un marché légal supplémentaire", développe-t-il.
Avant d'ironiser: "Ne croyez pas que ceux qui vendent du shit, vont demain - parce que des parlementaires ont décidé de légaliser - ouvrir une petite boutique en appelant les impôts pour leur demander comme on déclare ses revenus, puis en appelant l'Urssaf aussi et en payant leurs loyers, et puis en ayant leurs employés (...) Ce n'est pas comme cela que ça va se passer."
Au contraire, "vous ne remplacerez pas le marché illégal par le marché légal", juge Gérald Darmanin. Et de s'expliquer, en avançant que si les narcotrafiquants ne peuvent pas vendre "un produit qui rapporte de l'argent en liquide, ils se tourneront vers d'autres drogues plus dures."
Création d'une instance spécialisée
Le rapport parlementaire de Ludovic Mendes et Antoine Léaument comporte pas moins de 60 propositions, selon Le Parisien. En plus de la légalisation, les deux députés préconisent d'encadrer la culture et le commerce du cannabis à l'aide d'une instance publique, comparable à l'agence nationale des jeux, qui régule aujourd'hui paris et jeux d'argent.
Il est également question de dépénaliser la détention de moins de trois grammes de cocaïne. Ou encore de s'attaquer à la corruption dans le domaine privé et proposer en ce sens la création d'un statut de lanceur d'alerte.
Au-delà de Gérald Darmanin la légalisation du cannabis s'inscrit à l'inverse de la politique du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, qui a lancé récemment une campagne pour "culpabiliser" les consommateurs.