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Société

Rentrée scolaire: un instituteur jugé "agressif" réintégré puis de nouveau suspendu 

Des enfants dans une salle de classe (illustration)

Des enfants dans une salle de classe (illustration) - Jean-Christophe Verhaegen - AFP

Des parents d'élèves ont manifesté devant un établissement scolaire de Grenoble et ne voulant pas que leurs enfants soient éduqués par un enseignant déjà suspendu pour son "comportement agressif". Et ont finalement obtenu gain de cause jeudi.

Une rentrée pas très sereine dans un établissement scolaire de Grenoble. Des parents d’élèves étaient en colère et avaient manifesté mercredi soir devant l’école Bizanet contre la réintégration d’un instituteur déjà sanctionné pour raisons disciplinaires.

Ils étaient entre 150 et 200 parents, soutenus par des élus pour protester contre cet homme qui avait été suspendu deux ans par l'Éducation nationale pour son "comportement agressif" et des "mesures vexatoires" envers ses élèves.

"Nous n'imaginons pas que nos enfants puissent s'épanouir avec cet enseignant. Nous ne voulons pas vivre avec la peur au ventre", avait lancé mercredi Delphine Ropers, présidente de l'association des parents d'élèves.

Finalement, les parents ont été entendus, et la rectrice de l'académie de Grenoble a assuré jeudi matin, jour de rentrée scolaire, à France Bleu Isère, que l'enseignant "ne sera pas devant les élèves ce matin et le reste de l'année." L'inspection académique a invoqué le "risque de trouble à l'ordre public" pour le retirer de l'école.

"Remarques méprisantes" et "propos orduriers" selon le tribunal

Alors que l'enseignant avait contesté la suspension de deux ans en justice, le tribunal de administratif de Grenoble avait confirmé cette sanction en octobre 2014. "Il profère des insultes à l'encontre de certains de ses élèves, fait des remarques particulièrement méprisantes et tient régulièrement des propos orduriers et grossiers", pointait aussi le tribunal.

Dans une frise historique donnée à des élèves de CE2, il faisait apparaître les "camps de concentration" parmi les "constructions" notables du XXe siècle au même titre que les gratte-ciel ou que la Tour Eiffel et les cathédrales pour les époques antérieures.

Certains enfants encore suivis psychologiquement

"Il est anormal qu'un enseignant qui a eu ce type de comportement puisse enseigner à nouveau", estime même Genviève Fioraso, ancienne ministre et députée de l’Isère, soulignant que certains enfants "suivent encore une psychothérapie".

L'enseignant "a purgé sa condamnation, donc il a droit au réemploi à l'Education nationale dans les fonctions qui étaient les siennes antérieurement", a affirmé pour sa part l'inspectrice d'académie Dominique Fis. Avant que, finalement, la rectrice n'en décide autrement le lendemain.

J.A. avec AFP