BFMTV
Religions

Jambon, sardines et "juste un verre de vin"... Ces repas servis aux cardinaux pendant le conclave

Des cardinaux assistent à une messe au Vatican après la mort du pape François, le 1er mai 2025

Des cardinaux assistent à une messe au Vatican après la mort du pape François, le 1er mai 2025 - Filippo MONTEFORTE / AFP

Le nutritionniste Giorgio Calabrese, un médecin italien, a conçu les menus servis aux cardinaux durant le conclave. Des plats et collations calibrées en fonction de leurs besoins durant ce huis clos si particulier.

La nourriture c'est sacré, y compris pendant le conclave. Alors que les cardinaux sont réunis au sein du Vatican pour désigner le futur pape, ceux-ci doivent vivre en autarcie, totalement coupés du monde, pour préserver le secret des délibérations.

Durant cette séquence, les religieuses qui gèrent la résidence Sainte-Marthe, les laïcs et le chef en charge des cuisines sont eux aussi soumis au secret, sous peine d'être excommuniés. Tout est frappé du sceau du mystère, y compris les repas servis aux religieux durant leurs réflexions.

Mais des menus ont bel et bien été conçus avant le début du huis clos par le nutritionniste Giorgio Calabrese, médecin italien spécialisé en sciences de l'alimentation. Il a livré ses secrets au média ACI Prensa, comme l'a repéré France info.

Le défi du petit-déjeuner

Le médecin, conseiller au ministère de la Santé italien, dit avoir calibré les grandes lignes des menus pour s'adapter au rythme de vie des participants parfois âgés, parfois souffrant de maladies chroniques, et soumis au stress de la situation. Un menu "adapté aux circonstances", explique-t-il.

Au petit-déjeuner commence une première épreuve, puisque les cardinaux issus de différentes régions du monde ne consomment pas généralement les mêmes produits, certains mangent salé, d'autres sucré.

Celui-ci a écarté l'une des deux options, préférant pour ce moment de la journée leur fournir des "glucides simples". "Il est plus logique qu'ils ne prennent pas de petit-déjeuner avec du bacon, des œufs et de la viande, mais plutôt un petit-déjeuner sucré, avec du lait partiellement écrémé et du pain grillé avec de la confiture ou du miel", explique le nutritionniste. Le tout servi avec du thé ou du café selon les envies.

Viande blanche et légumes vapeur

Au maximum, les cardinaux vont voter jusqu'à quatre fois par jour, deux fois le matin et deux fois l'après-midi. Voici ce qu'il leur a été prévu pour le repas de la mi-journée, soit après deux votes inconclusifs. L'objectif: un déjeuner "léger, rapide et savoureux".

Le menu proposé est composée une entrée comme des pâtes à la tomate et au basilic frais, ou un risotto aux légumes. Le plat principal servi ensuite est composé de "viande blanche ou de poisson grillé, avec des légumes cuits à la vapeur ou grillés".

"Comme ils continueront avec deux autres votes dans l'après-midi, ils pourraient faire une petite sieste" après ce repas plutôt léger, a-t-il expliqué. Pour le dessert, le nutritionniste recommande un simple fruit.

Pour le goûter, les recommandations sont plus austères. "S'ils étaient dehors, je leur dirais de manger une glace. Mais comme ils ne peuvent pas, les religieuses peuvent leur donner des fruits frais", ainsi qu'un yaourt allégé et une tasse de thé.

Du vin? "Juste un verre"

Pour le dernier repas de la soirée, le médecin anticipe un menu adapté à quatre votes consécutifs sans issue. Dans ce contexte, "ils sont stressés, donc ils ne peuvent manger ni des pâtes carbonara, ni à l'amatriciana", une préparation à base de charcuterie et de fromage de brebis.

À la place, les religieux se verront servir l'un des plats suivant: jambon cuit, saumon fumé, sardines, thon ou de la bresaola une charcuterie de bœuf séché. "Tout cela peut être alterné avec des fromages frais, comme la mozzarella", a-t-il ajouté auprès du média italien.

Vote, secret... Tout comprendre au conclave qui commence ce mercredi
Vote, secret... Tout comprendre au conclave qui commence ce mercredi
8:50

Enfin, durant ce moment pieux, les cardinaux devront faire une croix sur le vin, ou alors "juste un verre", selon Giorgio Calabrese. Il le justifie par la nécessité de "garder l'esprit vif" pendant les délibérations, ainsi que le besoin de ne "pas épuiser leur foie". Ou leur foi...

"Peut-être que ce régime, digne d'un hôpital, pourra accélérer le choix du successeur de François", s'amuse de son côté le journal Le Corriere della Sera dans un autre article commentant les menus du conclave. Ces dernières décennies, les conclaves n'ont jamais dépassé trois jours.

Tom Kerkour