Tech&Co
Tech

Armes anti-drones et brouilleurs de réseau: comment le conclave se prépare à garder le secret à l'ère du numérique

placeholder video
A l'heure du conclave, le Vatican redouble d'efforts pour garantir le secret du vote. Des brouilleurs de signal et des films opaques ont notamment été installés.

C'est un dispositif digne d'un film d'espionnage. Les 133 cardinaux électeurs se réuniront à partir de ce mercredi 7 mai, jour où débute le conclave. Ils voteront alors dans le secret le plus total pour désigner le successeur du pape François.

Mais à l'ère des drones, de l'intelligence artificielle (IA) des micros cachés et des satellites, difficile de garantir la confidentialité du vote. Alors, le Vatican a mis en place un lourd protocole pour éviter toute fuite avant l'annonce officielle du nouveau pape.

Comme le rapporte le magazine américain Wired, le Vatican cherche à éviter toute communication avec l'extérieur. Toute tentative de contact avec des journalistes ou des membres en dehors du Vatican est formellement interdite. Elle peut même être punie de prison.

Deux cas de cyberattaques

Des brouilleurs de réseaux ont ainsi été installés dans les zones où les cardinaux résideront et voteront. Si un microphone, un téléphone ou un ordinateur sont introduits, ils ne pourront donc pas transmettre des informations à l'extérieur.

Mais cette possibilité reste minime. En effet, les bâtiments du Vatican sont minutieusement inspectés pendant plusieurs jours en amont. Ils tentent de traquer d'éventuels micros espions ou des caméras cachées dans les murs et la décoration. Chaque cardinal ou membre du personnel est également fouillé deux fois par des équipes de sécurité.

Pour éviter que des satellites, des drones ou des journalistes photographient les visages, toutes les portes et les fenêtres seront closes. Ces dernières seront également recouvertes de films opaques pour bloquer toute tentative d’observation depuis l’extérieur.

Enfin, la Garde suisse et la gendarmerie du Vatican assureront la sécurité de l'événement. Ces autorités locales sont formées au maniement d'armes lourdes, comme les mitraillettes ou des fusils. Elles sont également équipées de systèmes anti-drones.

Un protocole strict donc. Mais le Vatican préfère prendre ses précautions. D'autant que le Saint-Siège a déjà été victime d'une cyberattaque en 2022. Deux ans auparavant, le Vatican avait également été la cible d'une cyberattaque venue de Chine, avec l’envoi de faux emails à des proches du pape.

Salomé Ferraris