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Réforme des retraites: les policiers mobilisés

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Les gardiens de la paix craignent de perdre leur statut particulier, en lien avec la dangerosité de leur profession. Plusieurs actions sont prévues dans les heures à venir.

À l'appel de trois syndicats, Alliance Police nationale, l'UNSA Police et Unité SGP Police, près de 300 policiers étaient déjà rassemblés ce mercredi peu avant la mi-journée devant le siège du Conseil économique, social et environnemental, avant qu'Édouard Philippe ne prenne la parole pour annoncer les contours de la très contestée réforme des retraites. Plus tard dans la journée, d'autres membres des forces de l'ordre devraient se joindre à leurs collègues. 

Pour cette journée, l'un des syndicats rapporte que 600 CRS sont en arrêt, soit l'équivalent de cinq compagnies sur 40 en fonction. Plus localement, des actions sont également à attendre dont le blocage de commissariats, des contrôles renforcés aux aéroports ainsi que, le cas échéant, des débrayages chez les collègues du maintien de l'ordre.

Pas de séparation entre policiers 

Au micro de BFMTV, Johann Cavallero, délégué national CRS du syndicat Alliance expose les raisons de la colère. Pour lui, en ce qui concerne la police, la réforme des retraites n'offre "aucune garantie notamment sur les aspects de bonifications, la dangerosité du métier. On ne veut surtout pas la séparation entre policiers de terrain et policiers de bureau parce que pour nous." 

"Nous sommes en colère parce que le ministre nous a clairement dit qu’on allait séparer les collègues qui sont au bureau et les autres sur le terrain. On est contre car un policier doit rendre des comptes H24, on est tenus d’intervenir hors service et on passe en conseil de discipline lorsque nous faisons une faute à l’extérieur", poursuit-il. 

De par cette réforme des retraites, les policiers de terrain et de bureau seront ainsi séparés. Selon le régime actuel, un policier gagne une année de cotisation tous les 5 ans, ce qui leur permet de partir à 57 ans. Une particularité, due à la dangerosité du métier, qui ne concernerait plus que les policiers de terrain avec 27 ans d'expérience. 

"Pouvoir de nuisance" 

De son côté, Fabien Vanhemelryck, secrétaire général délégué du syndicat Alliance Police Nationale, estime, toujours sur BFMTV, "qu'il faut arrêter d'être pris pour des cons." Pour ce dernier, "le gouvernement fait la forte tête et, s'il faut gripper le système, alors on va le gripper. Tant qu'on ne sera pas entendus, on aura un certain pouvoir de nuisance", assure-t-il. 

En ce qui concerne le fond de la réforme, ce dernier assure également que "la seule solution, c'est la sauvegarde du statut particulier et on ne veut pas entendre du statut universel."

"Quand nos collègues gendarmes sont rassurés depuis six mois sur leur statut particulier, les policiers attendent toujours", conclut-il. 
Alexandra Gonzalez avec Hugo Septier