"Poulets, mais pas pigeons": la grogne monte chez les policiers

Selon nos informations, entre 1.500 et 2.000 policiers sont attendus pour la manifestation devant la préfecture de Marseille. - -
"Poulets, oui. Pigeons non." Tel est le slogan des 1.500 à 2.000 policiers du sud de la France (régions PACA, Languedoc-Roussillon et Corse) qui vont manifester à Marseille ce mardi l’appel du syndicat Unité SGP-FO. Cette manifestation fait suite à d'autres rassemblements organisés le 22 octobre à Paris et dans d'autres grandes villes.
Locaux vétustes, véhicules à bout de souffle, ordinateurs d'un autre âge, les motifs de mécontentement sont nombreux. Certains policiers témoignent de la difficulté matérielle à conduire sereinement leurs interrogatoires, ou simplement à recevoir dans des conditions décentes les victimes.
Un manque de moyens chronique
Selon les syndicats, les 111 millions d'euros débloqués par Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur, sont insuffisants. D'après leurs calculs, cette augmentation ne représente que 2% de leur budget alors qu'entre 2007 et 2012, les crédits ont baissé de 18%. Selon les syndicats, à ce constat s’ajoutent des effectifs en baisse. Il y aurait donc au final moins de personnel pour accomplir un travail identique. "Que sont devenus les engagements de monsieur le président de la République?", s'interroge Unité SGP-FO. Le candidat Hollande avait en effet proposé le recrutement d'un millier de personnes par an pendant cinq ans, au sein de l'ensemble police, gendarmerie, justice.
Autre sujet d'inquiétude: la suppression de "l'indemnité de risque spécifique pour les jeunes policiers", qui peut monter jusqu'à 200 euros par mois pour certains fonctionnaires. Pour le ministère de l'Intérieur, l'économie réalisée sur le budget 2014 pourrait s'élever à 12 millions d'euros.
Cette grogne nationale pourrait aussi retrouver un nouvel écho. Le syndicat Alliance appelle à une mobilisation le 13 novembre à Paris, devant l'Assemblée nationale.