Montauban: les soldats tués "lâchement" par Merah décorés

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Il y a un an jour pour jour, Mohamed Legouad et Abel Chennouf tombaient à terre sous les balles de Mohamed Merah. Loïc Liber, troisième victime, allait survivre, mais resterait paralysé à vie. Vendredi,les habitants de Montauban et le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, leur ont rendu hommage.
"Qu'il s'agisse d'enfants ou de soldats, ce sont des Français et c'est la France qu'on a voulu toucher. Et c'est la France rassemblée qui se recueille un an après dans le souvenir des drames de Toulouse et de Montauban", a déclaré le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, lors d'une émouvante cérémonie sur la place d'armes du 17e Régiment de génie parachutiste, située dans Montauban.
Comme il l'avait fait lundi à Toulouse pour la première victime de Merah, le parachutiste Imad Ibn Ziaten, Jean-Yves Le Drian a remis aux deux militaires de Montauban la Légion d'honneur à titre posthume.
Loïc Liber, la victime oubliée
La cérémonie s'est déroulée en présence de 300 parachutistes, arborant bérets rouges et treillis d'apparat, et des familles des deux victimes: les parents, frères et soeurs de Mohamed Legouad, les parents d'Abel Chennouf ainsi que son épouse.
Mais tous les regards ont été attirés par un petit garçon de 10 mois tout de bleu vêtu: le fils d'Abel Chennouf, né deux mois après la mort de son père et qui, selon sa mère Caroline Monet-Chennouf, l'aide à échapper au "cauchemar".
Absent de marque mais très présent par la pensée comme l'a indiqué son avocate, Loïc Liber, qui recommence seulement à parler sans assistance mais restera paralysé, devait passer la journée entouré de ses proches à l'hôpital en région parisienne. "Mes pensées vont à Loïc Liber", a dit le ministre, saluant "son courage et sa volonté de vivre" qui sont "une leçon pour nous tous".
Exécutés de sang-froid
Les assassinats du caporal-chef Abel Chennouf et du caporal Mohamed Legouad avaient fait basculer dans une toute autre dimension l'enquête sur l'assassinat mystérieux d'un autre parachutiste à Toulouse, quatre jours plus tôt.
À 300 mètres de leur caserne, le 15 mars 2012 devant un distributeur de billets, Mohamed Merah abattait les deux parachutistes et laissait pour mort leur camarade, Loïc Liber, avant de ramasser ses douilles et de s'enfuir sur son scooter en criant "Allah Akbar".
C'est à cause des engagements extérieurs de la France que Merah, délinquant multirécidiviste devenu criminel au nom du jihad, s'en était pris à ces soldats. Le 19 mars, le tueur au scooter avait ensuite poursuivi son équipée sanglante en abattant trois enfants et un enseignant juifs à l'école juive Ozar Hatorah à Toulouse, avant d'être tué par le Raid le 22.
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