Ecomouv: un scandale d'Etat ou un contrat légitime?

La crise de l'Ecotaxe bat son plein avec un cinquième portique incendié et des soupçons de plus en plus grands autour d'un possible "scandale politico-financier" entre Ecomouv et l'ancienne majorité au pouvoir.

En Bretagne, les "bonnets rouges" continuent d'exprimer leur mécontentement face à l'Ecotaxe avec un cinquième portique incendié. En parallèle, des élus PS parlent d'un scandale d'Etat au moment d'évoquer le contrat signé entre Ecomouv et l'Etat, dirigé par la majorité précédente lors de la signature.

Ardents défenseurs de la philosophie du "pollueur-payeur", les écologistes ont tiré à boulets rouges lundi contre les modalités de mise en œuvre de cette taxe, qui a soulevé la Bretagne. Leur ex-candidate à l'élection présidentielle, Eva Joly, estime qu'il "faut dénoncer ce contrat et faire une enquête".

Ecomouv n'a "absolument rien à se reprocher"

Les conditions du contrat liant Ecomouv' à l'Etat sont également connues: le dispositif doit rapporter 1,15 milliard d'euros par an, dont 20% doivent tomber dans l'escarcelle d'Ecomouv', soit 250 millions d'euros annuels. Pour Michel Cornil, vice-président d'Ecomouv, "tous les bruits qui circulent seront démentis" car la société n'a "absolument rien à se reprocher".

"Nous nous présenterons à la commission d'enquête avec sérénité", a-t-il lancé en précisant que la rémunération dont bénéficiera Ecomouv "correspond aux justes efforts que [l'entreprise est] en train de faire pour mettre en place ce système".

L'abandon de l'Ecotaxe coûterait un milliard d'euros à l'Etat

L'entourage de François Fillon affiche la même assurance, précisant que le contrat est "totalement inattaquable, car le gouvernement a procédé au "lancement d'un appel d'offres" et a ensuite choisi la société en mesure de mettre œuvre l'écotaxe le plus rapidement possible.

Le pouvoir socialiste a suspendu l'écotaxe, mais n'entend pas y renoncer. Selon le contrat, un abandon coûterait 800 millions d'euros payables sans délai, et 200 millions supplémentaires sur un an, soit un milliard d'euros au total.

Les 200 salariés et 60 chômeurs en cours de formation au sein de l'entreprise, espèrent eux aussi que cette taxe ne sera pas abandonnée.

S. N. avec AFP