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Manifestation contre la loi Travail: les syndicats ne cèdent pas

Une manifestation contre la loi Travail le 19 juin à Strasbourg

Une manifestation contre la loi Travail le 19 juin à Strasbourg - Frederick Florin - AFP

Les syndicats ont proposé deux nouveaux trajets pour la manifestation qui doit avoir lieu jeudi contre la loi Travail, alors que la préfecture s'est vue opposer une fin de non recevoir à sa proposition de rassemblement statique. A vingt-quatre heures du cortège, le sort de cette dixième journée de mobilisation reste en suspens.

Le gouvernement va-t-il interdire le défilé parisien contre la loi Travail jeudi? Après vingt-quatre heures de négociations, le sort de la manifestation reste en suspens ce mercredi, les syndicats ayant persisté dans leur refus d'un "rassemblement statique". La dixième journée de mobilisation depuis le début du mois de mars contre la réforme du code du Travail est au cœur d'un bras de fer avec les autorités.

Deux nouveau parcours ont été proposés mardi par les organisations syndicales à la préfecture de police de Paris. Un premier de Bastille à la place d'Italie, le second de Denfert-Rochereau et toujours vers la place d'Italie.

"La distance n'a rien à voir avec la sécurité"

Pour ces deux nouveaux trajets, la sécurité serait plus facile à assurer selon les syndicats. Mais là n'est pas le fond du problème pour les forces de l'ordre.

"Bastille - place d'Italie ou Denfert-Rochereau - place d'Italie, ce sont des parcours bien connus qui ont déjà eu lieu et qui n'ont pas forcément apporté toutes les mesures de sécurité, que ce soit pour les riverains ou les commerçants, estime pour BFMTV Stanislas Gaudon, secrétaire général administratif adjoint du syndicat Alliance. La distance n'a rien à voir avec la sécurité. C'est avant tout le nombre de forces qui sont en présence et surtout les individus qui pourraient créer le trouble, le chaos au sein des rassemblements."

Les autorités veulent un rassemblement statique

Les autorités ont retoqué lundi le premier projet de cortège. Les sept syndicats contestataires (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL et Fidl) souhaitaient initialement défiler entre les places de la Bastille et de la Nation jeudi à 14 heures.

Mais elles insistent depuis lundi pour qu'ils choisissent une manifestation statique plutôt qu'un défilé, en invoquant des raisons de sécurité après les violences qui ont émaillé la manifestation nationale du 14 juin dans la capitale. Faute de quoi, ont-elles prévenu, la manifestation sera interdite - une mesure exceptionnelle.

Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a même écrit lundi au numéro un de la CGT, Philippe Martinez, pour lui dire que "dans ce contexte de tension et de heurts récurrents (...), le renouvellement à l'identique d'une manifestation itinérante le 23 juin n'apparaît pas envisageable". Mardi, il en a appelé "à la responsabilité" des syndicats, soulignant le "niveau de menace extrêmement élevé avec un niveau de sollicitation extrêmement fort depuis plusieurs semaines des forces de l'ordre".

"Et pourquoi pas un pique-nique aussi!"

Alliance, premier syndicat de gardiens de la paix, a quant à lui demandé le report du défilé "comme d'ailleurs de tout rassemblement statique car nos collègues sont sur tous les fronts et sont épuisés", a déclaré Frédéric Lagache, secrétaire général adjoint du syndicat de police, faisant référence notamment à l'Euro de football et à la lutte contre le terrorisme.

Pour les syndicats, un simple rassemblement constitue une "remise en cause de la liberté de manifester", d'autant que de nombreuses manifestations sont prévues ailleurs jeudi en France, sans menaces d'interdiction.

"Et pourquoi pas un pique-nique aussi!" s'est agacé Fabrice Angéi, membre du bureau confédéral de la CGT, sur BFMTV.

Le projet de loi travail est actuellement examiné au Sénat où le vote solennel doit avoir lieu le 29 juin, avant un retour à l'Assemblée nationale le 5 juillet. Une autre journée de mobilisation est déjà programmée le 28 juin, avec un appel à manifester de Nation à place d'Italie.

C.H.A.