Les obsèques d'Alain Bertoncello ont eu lieu dans son village de Haute-Savoie

"On peut tous être fiers de notre Alain", "C'était un héros pour nous tous": comme son meilleur ami ou la maire, tout son village de Montagny-les-Lanches, en Haute-Savoie, a rendu hommage ce samedi à Alain Bertoncello, l'un des deux militaires tués le 10 mai dernier au Burkina Faso.
Sur un prélude de Bach en fond sonore, la cérémonie a commencé dans une atmosphère de grande mélancolie. Le cercueil est arrivé au milieu d'une haie d'honneur de cinquante drapeaux et de dizaines de marins et parachutistes en béret rouge.
Les membres du commando Hubert de nageurs de combat, auquel appartenait le militaire de 28 ans, ont été applaudis à leur entrée dans l'église. Six d'entre eux ont porté, à la sortie, le cercueil recouvert du drapeau national.
Les centaines de personnes présentes ont suivi la cérémonie par haut-parleur, après avoir pu signer des registres de condoléances et se remémorer le jeune homme à travers une série de photos, disposées sur un panneau métallique.
"Je suis tellement fier de toi"
Lors de la cérémonie, les hommages de la famille et des proches du militaire ont décrit un jeune homme remarquable, au-delà de l'émotion de circonstance. Une de ses soeurs a souligné son "sens de la famille et des autres, qui pour (lui) a pris une autre dimension, donner (sa) vie pour en sauver d'autres".
Sa compagne Lea a indiqué qu'il avait fait d'elle "la femme la plus heureuse du monde".
L'un de ses amis a rappelé "son destin tout tracé" dans l'armée, lui qui "était à l'aise sur terre, dans l'eau, dans les airs" et maîtrisait "même le feu, quand il allumait le barbecue". "Mais j'ai toujours été impressionné par ton humilité. [...] Je suis tellement fier de toi", a-t-il ajouté.
Un de ses compagnons du commando Hubert a également évoqué "les immenses qualités humaines" de "Bébert", "irréprochable dans tous les domaines", "soucieux du détail" et devenu une sorte de "concierge" du bâtiment des militaires, dans lequel il effectuait de multiples réparations.
"Il avait le don de savoir détendre l'atmosphère en racontant des blagues que seul lui pouvait comprendre", a-t-il souri. Mais c'était aussi "un véritable guerrier, un lion aux capacités physiques remarquables", "qui était en tête pour sauver les otages".
"Gardez la tête haute! On peut tous être fiers de notre Alain", a quant à elle lancé la maire Monique Pimonow.
18 ans passés à Montagny-les-Lanches
Fils des deux enseignants, Danielle et Jean-Luc, Alain Bertoncello a vécu à Montagny-les-Lanches, village montagnard de 720 habitants, durant 18 ans. Le militaire devrait être incinéré dans l'intimité familiale.
Alain Bertoncello est mort avec un autre membre du commando Hubert, Cédric de Pierrepont, 33 ans, lors d'une opération de libération de deux otages français enlevés au Bénin, Patrick Picque et Laurent Lassimouillas, qui a également permis de sauver une otage américaine et une Sud-coréenne.
Les deux hommes ont reçu mardi 14 mai un hommage national aux Invalides, et ont été faits à titre posthume chevaliers de la Légion d'Honneur par Emmanuel Macron. Les obsèques de Cédric de Pierrepont ont été célébrées mercredi dans le Morbihan.